Confrontés à un rétrécissement des marges et à une concurrence accrue dans le segment des données mobiles, deux opérateurs de télécommunications ont fusionné l’an dernier, tandis que les acteurs locaux envisagent de faire face au fléchissement de leur chiffre d’affaires à l’aide de stratégies de diversification axées sur les données.
En fin d’année dernière, le plus petit acteur en termes de parts de marché, Moov Gabon, a fusionné avec l’acteur le plus important, Gabon Telecom.
Moov était détenu par l’Ivoirien Atlantique Telecom, lui-même filiale du fournisseur de télécommunications Etisalat des Emirats arabes unis, qui a accepté, début 2014, de céder ses filiales Atlantique au géant marocain des télécommunications, Maroc Telecom. Cette cession a ouvert la voie à la récente fusion, Maroc Telecom détenant une participation majoritaire dans Gabon Telecom depuis 2007.
Sous la dénomination GT Mobile, la nouvelle société représentait 52,4 % du chiffre d’affaires réalisé sur le marché au dernier trimestre 2016, suivie par Airtel Gabon, une filiale du fournisseur indien Bharti Airtel, avec 42,41 %, et Azur Gabon, succursale locale du Libanais BinTel, avec 5,16 %.
En termes de forfaits mobiles, Gabon Telecom a conservé la tête de la compétition au quatrième trimestre 2016, avec 57,05 % du nombre total d’abonnements, suivi par Airtel Gabon (34,42 %) et Azur Gabon (8,53 %).
Un marché en expansion
La fusion survient alors que le secteur affiche une hausse continue des enregistrements de cartes SIM. Au mois de décembre, on comptait 2,96 millions de cartes SIM actives dans le secteur mobile, contre 2,8 millions un an auparavant, pour un taux de pénétration de 164,3 %, d’après les données de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes (ARCEP), fondées sur le recensement de population de 2014 (1,8 million).
S’il est important de préciser que les utilisateurs de services pré-payés représentent la quasi-totalité du marché, une caractéristique commune à de nombreux secteurs des télécommunications africains, le nombre d’utilisateurs de services post-payés a néanmoins progressé de plus de 50 % cette année, pour s’établir à 30 333.
Parallèlement à la hausse du nombre d’abonnements mobiles, le coût pour l’utilisateur final a chuté de façon significative, les données de la Direction générale des statistiques montrant que les tarifs pratiqués par les principaux opérateurs mobiles du pays ont chuté de 44,5 % l’an dernier.
Cette diminution a été accompagnée d’une réduction de 9 % du chiffre d’affaires, établi à 211,91 milliards de francs CFA (323 millions d’euros), d’après les chiffres de l’ARCEP, avec un recul de 6 % sur un an pour atteindre 54,69 milliards de francs CFA (83,4 millions d’euros) au cours du quatrième trimestre seulement.
De nouveaux services et applications pour attirer les utilisateurs de services de données
Cette baisse du chiffre d’affaires est loin d’être spécifique au Gabon : des situations similaires ont été observées sur plusieurs autres marchés du continent, alors que les revenus générés par les services voix reculent et que la popularité des abonnements données s’accroît. L’ARCEP a enregistré une hausse de 50 % des forfaits data entre fin 2014 et décembre 2016.
Ces dynamiques de marché ont incité les opérateurs à diversifier et à étendre leurs services de données à valeur ajoutée, qui semblent permettre une tarification plus élevée.
Le service de vidéo à la demande de Gabon Telecom, Play VOD, en est une excellente illustration. Lancé au mois de mai, il offre aux abonnés l’accès à des films, émissions et jeux sur diverses plateformes telles que les tablettes et les smartphones .
D’autres opérateurs gabonais s’orientent à leur tour vers des stratégies de croissance axées sur les données. En juin 2016, Airtel Gabon est devenu le premier opérateur du pays à offrir le paiement sans contact à ses abonnés Airtel Money, tandis qu’au mois de novembre, un porte-parole d’Azur Gabon a annoncé que la société avait étendu de 30 % sur 12 mois sa couverture 3G au Gabon et en République du Congo.
Malgré les efforts déployés pour tirer parti de l’essor de l’Internet mobile, la vitesse de connexion a évolué à la baisse.
D’après le rapport Etat des lieux d’Internet publié par Akamai Technologies, fournisseur américain de services de réseau de diffusion de contenu, au premier trimestre 2017, la vitesse moyenne de l’Internet mobile au Gabon a diminué de 0,1 % sur 12 mois pour s’établir à 1,8 mégaoctet par seconde (Mo/s). Le pays a ainsi atteint, avec le Liberia, la Syrie et le Venezuela, la troisième position au classement des pays offrant la vitesse de connexion la plus lente au monde, derrière le Yémen et le Paraguay.
Gabonese telcos turn to value-added data to bolster flagging turnover
Leaner margins and growing competition in the mobile data segment saw two of Gabon’s telecoms operators merge last year, as local players see to counter declining turnover with data-oriented diversification strategies.
Late last year the sector’s smallest player by market share, Moov Gabon, merged with the largest, Gabon Telecom.
Moov had been owned by Côte d’Ivoire’s Atlantique Telecom, itself part of the UAE telecoms firm Etisalat, which in early 2014 agreed to sell its Atlantique subsidiaries to the Moroccan telecoms giant Maroc Telecom. The sale was a precursor to the recent merger, with Maroc Telecom holding a majority stake in Gabon Telecom since 2007.
Under the GT Mobile brand, the new firm accounted for 52.4% of market turnover in the final quarter of last year; followed by Airtel Gabon, a subsidiary of India’s Bharti Airtel, with 42.41%; and Azur Gabon, the local arm of Lebanon’s BinTel, with 5.16%.
In terms of mobile subscriptions, Gabon Telecom continued to lead the way in the fourth quarter of 2016, with 57.05% of the total, followed by Airtel Gabon (34.42%) and Azur Gabon (8.53%).
Expanding market
The merger comes as the sector has witnessed a continued increase in SIM registrations. In December the mobile sector counted 2.96m active SIM cards, up from 2.8m one year earlier, for a penetration rate of 164.3%, as per data from the Regulatory Agency for Electronic Communications and Postal Services (Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes, ARCEP), based on a population count of 1.8m taken from a 2014 census.
Crucially, while pre-paid customers account for virtually all of the market – a common feature of many African telecoms sectors – post-paid users grew by more than 50% over the year to 30,333.
As the number of mobile subscriptions has risen, however, the cost for the end user has dropped significantly, with data from the Directorate General of Statistics showing that prices among the country’s main mobile operators fell by 44.5% last year.
This was accompanied by a 9% decrease in turnover to CFA211.91bn (€323m), according to ARCEP figures, with a 6% year-on-year (y-o-y) drop to CFA54.69bn (€83.4m) in the fourth quarter alone.
New services and apps leverage data-driven consumers
The drop in revenue is hardly unique to Gabon, with similar situations replicated in several other continental markets as voice income eases and the popularity of data packages grows. ARCEP recorded a 50% increase in mobile data subscriptions between end-2014 and December of last year.
These market dynamics have prompted operators to diversify and expand their value-added data services – which tend to allow for higher pricing schemes.
One such example is Gabon Telecom’s video-on-demand service, Play VOD. Launched in May, it provides subscribers with access to films, shows and games on platforms such as tablets and smartphones .
Other Gabonese operators are pursuing similarly data-oriented growth strategies. In June 2016 Airtel Gabon became the first of Gabon’s operators to deploy contactless payments for its Airtel Money subscribers, while in November a spokesperson for Azur Gabon announced that the company had increased its 3G coverage in both Gabon and the Republic of the Congo by 30% year-to-date.
Despite these efforts to take advantage of growing mobile internet use, connection speeds have fallen.
According to US-based content delivery network Akamai Technologies’s “State of the Internet” report, in the first quarter of 2017 the average mobile internet speed in Gabon decreased by 0.1% y-o-y to 1.8 Mbps. This meant that along with Liberia, Syria and Venezuela, the country had the third-slowest connection speed in the world, behind Yemen and Paraguay.