Economic Update

Published 23 Sep 2016

In English

Après une absence de plus de vingt ans, le Gabon a rejoint l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) début juillet.

Les autorités gabonaises cherchent à se rapprocher d’autres producteurs mondiaux de pétrole pour alléger en partie la pression découlant de la baisse des prix de l’énergie, et créer un environnement plus favorable au développement de la production intérieure.

Le retour

C’est en début d’année que le Gabon a demandé à réintégrer l’OPEP après être parti en 1994, faute d’avoir pu s’acquitter de ses cotisations annuelles. A l’époque, le pays avait sollicité un alignement de ses cotisations sur sa production, mais les principaux membres n’avaient pas donné suite.

Le Gabon retrouve ainsi sa place de plus petit producteur de l’organisation, représentant tout juste 0,3% de l’approvisionnement mondial en pétrole, contre 40% pour l’ensemble des membres de l’OPEP. Les responsables gabonais espèrent qu’en tirant partie d’une collaboration internationale plus étroite, ainsi que d’une assistance (notamment) technique, ils compenseront à long terme les coûts liés à l’adhésion.

L’OPEP se retrouve donc à 14, après la réintégration de l’Indonésie en janvier. Le Gabon entend affiner la coordination et renforcer ses liens avec les autres membres qui eux aussi font face aux répercussions économiques de recettes énergétiques en berne.

Le Gabon a déjà dû raboter son budget à deux reprises face à la faiblesse des ventes de brut. Mais son économie reste fortement dépendante de l’or noir, qui représente plus de 80% de ses exportations, les deux tiers de ses recettes et 43% de son PIB.

Une action coordonnée pour affronter les turbulences

Le pays participera à la prochaine réunion de l’OPEP qui sera tenue en marge du Forum international de l’énergie en Algérie fin septembre.

Y sera abordée la question de l’offre excédentaire sur le marché de l’énergie. En juillet, les stocks de brut des pays de l’OCDE ont dépassé les 3,1 milliards de barils, sur fond de hausse continue de l’offre. Or, la demande mondiale devrait ralentir plus rapidement qu’initialement prévu par l’Agence américaine d’information sur l’énergie, avec une hausse d’uniquement 1,3 million de barils par jour (bpj) cette année.

Toute action concertée visant à réduire l’offre pourrait permettre un rééquilibrage du marché, donnant ainsi aux producteurs une marge de manœuvre budgétaire bienvenue après une période de 18 mois caractérisée par des prix peinant à atteindre un niveau d’équilibre.

Aujourd’hui, le cours du brut Brent dépasse de peu le seuil des 40 dollars/ baril fixé dans le budget 2016 du Gabon. Début septembre, le cours s’établissait à environ 48 dollars.

« Pour nous, ce qui importe c’est la façon dont nous pouvons travailler avec l’OPEP afin d’inverser la tendance à la baisse du cours du pétrole. Il est juste important que tous les membres aillent dans la même direction », a déclaré le président en exercice de l’organisation, Ali Bongo Ondimba, à la presse internationale à la mi-avril. 

Relevons que l’Iran, dont la production a grimpé à 3,6 millions de bpj depuis la levée des sanctions en janvier, s’est engagé à assister aux discussions en Algérie. La volonté appuyée de l’Iran d’augmenter sa production pour retrouver les niveaux précédant les sanctions (environ 4 millions de bpj) a été amplement considérée comme une pierre d’achoppement dans les actions collectives visant à rehausser les prix de l’énergie.

Perspectives de la production gabonaise

La morosité du cours du pétrole s’est accompagnée d’un déclin plus général de la production gabonaise en raison de champs pétroliers arrivés à maturité et d’un manque de nouveaux projets.

Le pays a produit environ 219 000 de bpj de brut l’année dernière, contre 222 000 en 2014 et 370 000 pour l’année record de 1997. La production a néanmoins renoué avec la croissance au cours des six premiers mois de 2016, avec une moyenne de 230 000 de bpj pour le 2e trimestre, selon les chiffres de l’OPEP.

Les autorités gabonaises cherchent à stabiliser la production à environ 250 000 de bpj à court terme, pour la doubler d’ici à 2025 grâce à la hausse de la production offshore. Selon les estimations officielles, si aucun nouveau gisement n’est découvert, la production devrait être abaissée à 100 000 de bpj d’ici à 2024.

Ces objectifs pourraient sembler ambitieux au vu des coûts d’exploration élevés qu’impliqueront les blocs offshore du pays.

Les géants mondiaux du pétrole que sont Total, Shell et Eni ont annoncé la découverte de gisements en pleine mer à la mi 2013. Néanmoins, nombre de ces blocs pétroliers se trouvent en eaux profondes ou ultra profondes, et nécessitent donc d’importants capitaux avant le lancement de toute production commerciale.

Même si la production est limitée, la demande en brut gabonais reste forte. Le pays peut compter sur des ressources en brut relativement léger à faible teneur en soufre, permettant aux raffineurs de produire une plus ample gamme de produits, allant du gaz de pétrole liquéfié au pétrole et kérosène.

Le Gabon a ainsi pu élargir sa clientèle : auparavant confinée aux Etats-Unis et à l’Europe, qui constituaient jusqu’il y a 10 ans ses principaux marchés à l’export, elle s’étend désormais à l’Australie, au Japon, à la Malaisie, Singapour, la Corée du Sud et Trinité et Tobago, dont la demande a connu une croissance stable au cours des dernières années.

 

 

Gabon rejoins OPEC, looks to boost production

En Français

At the beginning of July Gabon joined the Organisation of Petroleum Exporting Countries (OPEC) after an absence of more than two decades.

Gabonese authorities are looking for enhanced coordination with other global oil producers to alleviate some of the pressure of low energy prices and to help cultivate an environment more conducive to expanding domestic production.

Back into the fold

The country had asked to rejoin OPEC earlier this year, after leaving the organisation in 1994 due to an inability to pay its annual membership dues. At the time, the country requested that its contributions be adjusted in line with its production levels; however, the group’s larger members rebuffed this proposal.

While Gabon is again the cartel’s smallest producer – contributing just 0.3% of the global oil supply, amidst OPEC’s combined 40% – officials are hoping the benefits gained from closer international coordination, as well as technical and other assistance, will outweigh costs in the long run.

The move brings the total number of countries in OPEC to 14, following Indonesia’s re-admission in January, and will allow Gabon to better coordinate and strengthen ties with other members that are also dealing with the economic fallout of weaker energy receipts.

Gabon has already trimmed its budget twice in response to lower crude sales, but its economy remains highly dependent on oil, accounting for more than 80% of exports, two-thirds of state revenue and 43% of GDP.

Coordinated response to energy headwinds

The country will take part in the next OPEC meeting, which will be held alongside an energy conference in Algeria in late September.

The meeting is expected to address the ongoing supply glut. OECD crude stockpiles surpassed the 3.1bn barrel mark in July, as supply has continued to increase. Global demand growth, meanwhile, is projected to slow at a faster rate than initially forecast by the US Energy Information Administration, for a gain of just 1.3m barrels per day (bpd) this year.                                                                                                                      

Any concerted effort to trim supply could help rebalance the market, giving producers greater fiscal breathing room after prices neared breakeven levels over the last 18 months.

At present, Brent crude is priced slightly above the $40 per barrel threshold laid out in Gabon’s 2016 budget, trading at around $48 in early September.

“What is important for us is how we can work with OPEC towards fighting against the situation of oil prices going down,” Ali Bongo Ondimba, the incumbent president, told international media in mid-April. “It is just important that all the members be going in the same direction.”

Significantly, Iran – which has ramped up its production to 3.6m bpd since sanctions were lifted in January – has pledged to attend the Algeria talks. Iran’s continued commitment to increase its output to pre-sanctions levels of around 4m bpd has been widely seen as a stumbling block to collective action to defend flagging energy prices.

Gabonese production prospects

Lower oil prices have coincided with a broader decline in Gabonese production due to maturing oil fields and a lack of new projects.

The country produced around 219,000 bpd of crude last year, down from 222,000 in 2014 and a peak of 370,000 bpd in 1997, though output has picked up somewhat in the first six months of this year, averaging 230,000 over the second quarter, according to OPEC figures.

Gabonese authorities are looking to stabilise production at around 250,000 bpd in the short term and double it by 2025, relying on increased output from offshore blocks. According to official estimates, without new discoveries, production is expected to ease to 100,000 bpd by 2024.

These goals are seen as ambitious given the high exploration costs associated with the country’s offshore formations.

International oil majors Total, Shell and Eni all announced offshore discoveries in mid-2013; however, many of these blocks are in deep or ultra-deep waters, which in turn necessitates high levels of capital spending before commercial production can begin.

Even with limited production, demand for Gabonese crude remains high. The country profits from a relatively light crude that is low in sulphur, which allows refiners to produce a wider range of products, such as liquefied petroleum gas, petrol and fuel oil.  

This has allowed Gabon to expand its customer base from the US and Europe – which were the primary export market until roughly 10 years ago – to consumers in Australia, Japan, Malaysia, Singapore, South Korea and Trinidad and Tobago, with demand from these countries rising steadily in recent years.

Oxford Business Group is now on Instagram. Follow us here for news and stunning imagery from the more than 30 markets we cover.