Les projets visant à relier par la route la deuxième ville du Gabon, Port-Gentil, au reste du pays, vont bon train et déjà 20% de la nouvelle route Port-Gentil-Omboué, tronçon de 93 km, était réalisé fin septembre.
Le projet illustre bien la volonté du gouvernement d’améliorer ses infrastructures de transport intérieur. A l’heure actuelle, Port-Gentil, qui est également le centre du secteur pétrolier et gazier du pays, n’est accessible que par avion, étant séparée du reste du pays par des bras de mer, des marécages, des rivières et des zones densément boisées.
Centre stratégique
Port-Gentil, centre névralgique du secteur gabonais des hydrocarbures, abrite également plusieurs grands complexes industriels ainsi que l’unique raffinerie pétrolière du pays, exploitée par la Société Gabonaise de Raffinage.
La construction de la nouvelle liaison routière intervient à un moment crucial, alors que le plan d’action public en matière de développement prévoit la création d’une zone économique spéciale à Port-Gentil qui comprendra notamment un nouveau port et une usine d’engrais.
Arrivé au stade de la construction des pistes et des ponts métalliques, le projet – dont le financement provient essentiellement de la banque chinoise Exim Bank, dans le cadre d’un partenariat avec l’Etat gabonais et la China Road & Bridge Corporation – devrait être livré en 2017. Une fois achevé, l’axe routier, qui aura coûté 102 milliards de francs CFA (155,5 millions d’euros), sera doté de deux ponts de 5 km de long qui traverseront un paysage complexe alternant bras de mer, marécages et rivières.
La voie des airs
Outre le projet routier, l’Etat gabonais œuvre également au renforcement des voies de communication existantes afin de faciliter la circulation des biens et des personnes et de créer une dynamique ouvrant la voie à une croissance économique durable.
L’Etat travaille actuellement à la mise en œuvre d’un projet de rénovation de l’aéroport de Port-Gentil : doté d’un budget de 30 milliards de francs CFA (45,7 millions d’euros), celui-ci prévoit la restauration et l’extension de la piste d’atterrissage, qui passera de 1900 à 2600 mètres afin de pouvoir accueillir le gros porteur Boeing 737-800.
En août, le président gabonais Ali Bongo Ondimba a annoncé l’arrivée de la compagnie low-cost Flyafrica.com au Gabon, le transporteur aérien développant son réseau africain pour y inclure les destinations Libreville et Port-Gentil. La filiale gabonaise de la compagnie aérienne est une joint-venture entre l’Etat gabonais et le constructeur sud-africain Paramount Group.
Forte de ses bons résultats sur un marché test composé du Mozambique, de la Namibie et du Zimbabwe, la compagnie aérienne, lancée mi-2014, entend orienter sa deuxième phase d’expansion vers l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Les médias locaux ont rapporté le succès du transporteur en Afrique du Sud, où il propose des tarifs réduits de 50 à 70% sur la liaison Johannesburg-Harare.
« Un des plus grands obstacles à la croissance et au développement de l’Afrique est le coût pour investir dans les affaires, » a déclaré Ali Bongo Ondimba lorsqu’il a annoncé le projet au mois d’août. « Les déplacements des personnes et des biens entre les Etats de la région sont encore trop compliqués et trop coûteux et restent un obstacle majeur à la prospérité du continent. Ce que nous, Africains, pouvons faire de mieux pour le développement de l’Afrique, c’est d’ouvrir les cieux à travers des voyages directs et à moindres coûts entre les Etats africains.»
Le gouvernement gabonais cherche à imiter le modèle d’offre low-cost établi en Europe et en Asie, où l’émergence de compagnies telles qu’Easyjet et AirAsia a popularisé des itinéraires jusqu’alors sous-développés, entraînant des investissements considérables dans les infrastructures locales de transport et le tourisme et des créations d’emplois. Les précédentes tentatives de développement de compagnies low-cost en Afrique ont rencontré un succès limité, principalement du fait de coûts élevés et d’un manque de libéralisation du secteur.
« L’aviation est la prochaine frontière de croissance en matière d’infrastructures pour l’Afrique, » a affirmé Ali Bongo Ondimba. « L’optimisation des liaisons aériennes peut contribuer à augmenter la productivité et à créer des emplois en encourageant l’investissement et l’innovation, avec un impact positif sur les activités commerciales et la compétitivité. »
Il a ajouté qu’une offre de voyages abordables et confortables ne manquerait pas d’attirer les touristes, faisant écho aux espoirs du gouvernement selon lesquels de meilleures options en matière de transport attireraient des visiteurs étrangers.
Priorités budgétaires
Alors que nombreux sont les pays dont l’économie est tributaire des ressources énergétiques à avoir entamé une rationalisation de leurs dépenses publiques face à la baisse des prix des hydrocarbures – qui représentent près de la moitié des recettes budgétaires du Gabon et environ 85% de ses recettes d’exportation – le pays s’est engagé à l’exécution de grands projets d’infrastructures dans son budget 2016, approuvé mi-octobre.
Fixé à 2 600 milliards de francs CFA (4 milliards d’euros), le nouveau budget fait état d’une réduction des dépenses qui n’est que minime (1%) par rapport au projet de loi de finances 2015 révisé, qui accusait une baisse de 12% en raison de la chute des recettes énergétiques. Dans le cadre de son nouveau budget, l’Etat prévoit des dépenses d’investissements à hauteur de 562,8 milliards de francs CFA (858 millions d’euros), dont 382,1 milliards de francs CFA (582,5 millions d’euros) au titre de projets bénéficiant de financement extérieur.
Selon le Conseil des Ministres, le nouveau budget traduit « la ferme volonté du gouvernement de poursuivre les chantiers majeurs ayant un fort impact sur la croissance, le développement et le bien-être » de la population gabonaise.
Outre les initiatives en matière de transport destinées à renforcer la connectivité de Port-Gentil et de Libreville, le pays compte s’atteler à divers projets en lien avec la Coupe d’Afrique des Nations 2017, qui sera accueillie par le Gabon. Le budget 2016 alloue des fonds pour le développement d’un réseau national de fibre optique, ainsi que la construction de deux nouveaux stades à Port-Gentil et à Oyem, au nord du pays.
Gabon to dedicate funding for new transport infrastructure projects
Plans to link Gabon’s second-largest city, Port-Gentil, with the rest of the country by road are making steady progress, with the new 93-km Port-Gentil-Omboué motorway reaching 20% completion in late September.
The project highlights the government’s commitment to improving internal transport infrastructure. Currently, Port-Gentil, which is also the centre of the country’s oil and gas sector, is only reachable by air, separated from the rest of the country by ocean, swamps, rivers and heavily forested areas.
Strategic centre
Port-Gentil is the epicentre of Gabon’s hydrocarbons sector and also hosts several major industrial facilities, as well as the nation’s sole oil refinery, operated by the Société Gabonaise de Raffinage.
The new road connection comes at a key time, with the government’s development roadmap targeting the establishment of a special economic zone in Port-Gentil, with plans for a new port and fertiliser plant.
With the base structure and metal bridgework currently underway, the project – funded primarily by the Export-Import Bank of China, in collaboration with the Gabonese government and the China Road & Bridge Corporation – is set to be finished in 2017. Upon completion, the CFA102bn (€155.5m) roadway will include two 5-km bridges traversing Gabon’s complex patchwork of inlets, swamps and rivers.
To the skies
In addition to the road project, the government is also strengthening existing transport routes to ease the flow of goods and people, and build momentum for sustained economic growth.
The government is implementing a CFA30bn (€45.7m) renovation project at the airport in Port-Gentil, rehabilitating and extending the runway from 1900 to 2600 metres in order to accommodate long-haul Boeing 737-800 aircraft.
In August Gabonese president Ali Bongo Ondimba announced the arrival of budget airline FlyAfrica.com in Gabon, expanding the carrier’s African network to include Libreville and Port-Gentil. The airline’s Gabonese arm is a joint venture between the Gabonese government and South African defence manufacturer Paramount Group.
Established in mid-2014, with successful test launches in Mozambique, Namibia and Zimbabwe, the airline’s second phase includes plans to expand into West and Central Africa. According to local media reports, the carrier has proven successful in South Africa, offering 50-70% reduced fares on its Johannesburg-Harare leg.
“One of the biggest obstacles to Africa’s growth and development is the cost of doing business in Africa,” Bongo Ondimba said when announcing the project in August. “Moving goods and people between African states is still too complicated and expensive, and remains a major obstacle to the prosperity of the continent. One of the biggest contributions that we as Africans can make to Africa’s development is to open the skies for direct, affordable travel between African states.”
The government is looking to emulate the low-cost model established in Europe and Asia, where the emergence of carriers like EasyJet and AirAsia popularised previously underdeveloped routes, resulting in significant investment in local transport infrastructure, tourism and job creation. Previous attempts to develop low-cost carriers in Africa have had limited success, largely due to high fees and a lack of sector liberalisation.
“Aviation is the next infrastructure growth frontier for Africa,” Bongo Ondimba said. “Enhancing air connectivity can help raise productivity and create jobs by encouraging investment and innovation, improving business operations and efficiency.”
He added that tourists would also be attracted to convenient and affordable travel alternatives, echoing government hopes that improved transport options could help attract overseas visitors.
Spending priorities
With many energy-reliant countries rationalising spending in the face of lower prices for hydrocarbons – which make up about half of Gabon’s budget revenue and roughly 85% of its export earnings – the country has signalled a commitment to major infrastructure projects in its 2016 budget, approved in mid-October.
Set at CFA2.6trn (€4bn), the new budget reflects only a modest (1%) reduction in spending from the revised 2015 budget, which was trimmed by more than 12% on falling energy revenues. Under the new budget, the government plans to allocate CFA562.8bn (€858m) for investments, of which CFA382.1bn (€582.5m) has been earmarked for projects set to benefit from external financing.
According to the Council of Ministers, the new budget reflects “the strong will of the government to continue major projects that have a strong impact on growth, development and the well-being” of the Gabonese people.
In addition to transport initiatives aimed at boosting connectivity in Port-Gentil and Libreville, the country plans to move ahead with several projects related to the 2017 Africa Cup of Nations, which will be hosted by Gabon. The 2016 budget provides funding for the development of a national fibre-optic network, as well as two new stadiums in Port-Gentil and Oyem, to the north of the country.