Economic Update

Published 22 May 2017

In English

Des initiatives nationales de soutien aux start-ups conjuguées à des subventions internationales à la recherche devraient permettre de renforcer l’activité entrepreneuriale en Tunisie.

Capter l’innovation

Le gouvernement a dévoilé en avril son projet de loi sur les start-ups (Startup Act), qui vise à établir un cadre propice au développement d’entreprises innovantes en levant les obstacles administratifs et règlementaires entravant leurs premiers pas.

Rédigée en concertation avec 70 entrepreneurs et investisseurs, la loi se propose également d’améliorer l’accès des petites entreprises au crédit par le biais de nouveaux mécanismes de financement. En cas d’approbation du texte par le parlement, une enveloppe annuelle de 15 millions de dinars (6 millions d’euros) sera mise à la disposition des entreprises dans leur première année d’exercice, tandis qu’un fonds de garantie pour l’innovation doté de 25 millions de dinars (10 millions d’euros) par an garantira 30 à 50% des participations des fonds commun de placement au capital des start-ups.

Comme c’est souvent le cas sur les marchés émergents, l’accès au financement est un problème de longue date pour les entreprises tunisiennes de petite taille. Selon une enquête sur les entreprises menée par la Banque mondiale en 2013, près de 25% des petites entreprises (ainsi définies par un effectif compris entre cinq et 19 employés) pointaient l’insuffisance de crédit comme un frein important à l’exercice de leur activité.

Capitaliser sur des bases solides

Le développement de la sphère des start-ups tunisiennes a jusqu’à présent été favorisé par plusieurs programmes et structures d’accompagnement.

Le Réseau national des pépinières d’entreprise, par exemple, qui est constitué de 27 pépinières publiques et géré par l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation (APII), a incubé plus de 1 000 start-ups dans le domaine industriel depuis sa création en 2005.

L’APII est également à l’origine de Startup Tunisia, un salon de l’entrepreneuriat itinérant offrant aux projets les plus prometteurs des possibilités de financement. La troisième édition de l’évènement doit avoir lieu ce mois.

Les start-ups tunisiennes ont également bénéficié de l’appui de plusieurs incubateurs privés, le premier desquels, Wiki Start Up, a mobilisé 40 millions de dinars (15 millions d’euros) pour soutenir des initiatives entrepreneuriales depuis son lancement en 2011. L’entreprise a dévoilé en novembre le projet ambitieux de créer un nouveau programme baptisé Tunisia 500, ayant pour objectif d’accélérer 500 entreprises par an et de développer des synergies entre les acteurs du public et du privé.

L’an dernier fut également marqué par le lancement en Tunisie de Flat6Labs, un accélérateur de start-ups déjà présent dans quatre autres pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. La nouvelle antenne tunisienne veut faire bénéficier plus de 90 start-ups de son programme d’accélération intensif au cours de ses cinq premières années d’activité. A cette fin, l’organisme fournira non seulement des services d’encadrement et de mentorat, mais aussi des capitaux d’amorçage puisés dans un fonds de 20 millions de dinars (7,5 millions d’euros).

Partenaires de recherche internationaux

Les partenaires européens jouent également un rôle déterminant dans les ambitions tunisiennes en matière de recherche et d’innovation.

La Commission européenne a avalisé en mars un don de 60 millions d’euros pour couvrir le coût d’un programme de soutien à l’éducation, la mobilité, la recherche et l’innovation, communément connu sous le nom d’EMORI, en Tunisie. Le projet, qui se poursuivra jusqu’en 2020, vise à promouvoir une meilleure gestion du secteur éducatif et à favoriser le développement de travaux de recherche répondant aux besoins du secteur industriel, tout en améliorant les perspectives d’emploi des jeunes du pays.

Ce soutien financier devrait également intervenir en complément des opportunités offertes à la Tunisie par son adhésion à Horizon 2020, le programme de l’UE pour la recherche et l’innovation, doté de 80 milliards d’euros. Premier pays d’Afrique à l’avoir rejoint en décembre 2015, la Tunisie voit dans ce cadre ses chercheurs bénéficier d’un accès à des financements et ressources, ainsi que de meilleures perspectives de collaboration dans des domaines tels que la sécurité alimentaire, l’environnement, les nanotechnologies et les sciences sociales.

Une bonne réputation à préserver

Abritant 590 laboratoires et unités de recherche en 2015, selon le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, la Tunisie affiche des acquis solides en matière de recherche et développement.

Comptant 1 803 chercheurs par million d’habitants en 2014, la Tunisie dominait également la région Moyen-Orient et Afrique du Nord et se plaçait troisième en Afrique pour le nombre de publications scientifiques sur la période 1996-2015, selon la Banque Mondiale.

La capacité d’innovation de la Tunisie a cependant montré des signes d’essoufflement au cours des dernières années, comme en témoigne le classement du pays dans l’édition 2016 de l’Indice mondial de l’innovation : ayant perdu une place par rapport à l’an passé, il s’y plaçait 77ème sur 128, dépassé par le Maroc en 72ème position. Cela a encore creusé le fossé avec 2012, où la Tunisie occupait le 59ème rang.

 

 

Tunisia seeks to maintain edge in research and innovation

En Français

Domestic initiatives to support start-ups combined with international research grants look set to enhance entrepreneurial activity in Tunisia.

Harnessing innovation

In April the government released a draft version of its Startup Act, which aims to create an environment conducive to the development of innovative businesses by removing administrative and regulatory impediments to their initiation.

Drafted in consultation with 70 entrepreneurs and investors, the bill also targets improving access to credit for small businesses through a proposed funding scheme. If approved by Parliament, TD15m (€6m) per year will be made available to companies in their first year of operation, while a guarantee fund for innovation will be endowed with TD25m (€10m) annually to cover 30-50% of mutual fund investments in start-ups.

As is typical in emerging markets, access to finance has long been a problem for small-scale Tunisian businesses. According to a World Bank Enterprise Survey conducted in 2013, around 25% of smaller firms – classified as having between five and 19 employees – identified a lack of credit as a major constraint to doing business.

Built on solid foundations

Development of the Tunisian start-up scene has been aided by several dedicated support programmes and facilities to date.

The National Business Incubators Network, for example, which is formed of 27 public incubators and managed by the Agency for the Promotion of Industry and Innovation (Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation, APII), has tutored over 1000 industrial start-ups since its creation in 2005.

The APII is also behind Startup Tunisia, an itinerant entrepreneurship fair that provides best-in-class projects with funding opportunities. The event is set to hold its third edition this month.

Several private incubators have also benefitted the domestic start-up scene in recent years, with Tunisia’s first private incubator, Wiki Start Up, having raised TD40m (€15m) to support entrepreneurial ventures since its launch in 2011. The company announced ambitious plans in November to roll out a new programme called Tunisia 500, which aims to accelerate 500 businesses a year and develop synergies between public and private players.

Last year also saw the Tunisian launch of Flat6Labs, a start-up accelerator with a presence in four other MENA countries. The new Tunisian branch aims to support more than 90 start-ups via its intensive accelerator programme during its first five years of operation. To achieve this, the organisation will provide coaching and tutoring, as well as seed money drawn from a fund of TD20m (€7.5m).

International research partners

European partners are also playing a pivotal role in Tunisia’s research and innovation ambitions.

In March the European Commission agreed to donate €60m to cover the cost of a support programme for education, mobility, research and innovation, collectively known as EMORI, in Tunisia. Set to run until 2020, the project aims to encourage better governance of the education sector and enable research that meets the needs of industry, while also enhancing the employability of the country’s youth.

The funding is also expected to complement the opportunities available to Tunisia as a member of the EU’s €80bn Horizon 2020 research and innovation programme. As the first African country to join the initiative in December 2015, Tunisian researchers enjoy access to funding and resources, as well as increased opportunities for collaboration in fields such as food security, the environment, nanotechnology and social sciences.

Maintaining a strong reputation

Home to 590 laboratories and research units as of 2015, according to the Ministry of Higher Education and Scientific Research, Tunisia has solid credentials in the fields of research and development.

With 1803 researchers per 1m inhabitants in 2014, Tunisia also led the MENA region and ranked third in Africa for the number of research publications released in the 1996-2015 period, according to the World Bank.

Tunisia’s capacity for innovation, however, has shown signs of flagging in recent years, as demonstrated by the country’s performance in the 2016 Global Innovation Index, where it slipped one place on the previous year to rank 77th out of 128 economies, falling behind Morocco on 72nd. This marked a further decline on Tunisia’s 2012 ranking of 59th.