Economic Update

Published 29 Sep 2015

In English

Bien que le Gabon ne compte que 2 millions d’habitants, de hauts niveaux de revenu et une population urbaine concentrée ont propulsé le pays au sommet de l’Indice de Développement du Commerce de Détail en Afrique (ARDI) publié par A.T. Kearney pour l’année 2015.

Dévoilé début septembre, l’indice classe les pays d’Afrique sub-saharienne selon l’attractivité actuelle des conditions de marchés ainsi que leur potentiel d’investissement et d’expansion future. Le classement du Gabon s’est grandement amélioré depuis l’année dernière, ou le pays figurait à la cinquième place sur 48 pays. Il devance à présent des économies bien plus importantes comme le Nigeria, l’Angola et l’Afrique du Sud.

Un marché petit mais attractif

Le secteur du commerce de détail gabonais, relativement petit, bénéficie d’une forte croissance économique et de l’un des plus hauts niveaux de revenu par habitant en Afrique subsaharienne, avec environ 16 700 dollars de parité de pouvoir d’achat l’an dernier, selon la Banque mondiale. La progression de la classe moyenne, doublée d’un contexte politique relativement stable, a également contribué au très bon classement du Gabon.

Une population urbaine dense, 87 % d’habitants vivant dans les villes l’an dernier selon les chiffres de l’ONU, offre aux détaillants un marché de biens et services concentré, dans un cadre toujours en cours de développement.

Malgré la petite taille du marché formel, la demande pour les produits importés a augmenté rapidement ces dernières années, et ce même pendant les périodes de ralentissements de l’économie. En 2010 et 2011 par exemple, alors que le Gabon se remettait encore de la contraction de 3 % de son PIB survenue en 2009, les importations de vin ont augmenté de 88 % en valeur et de 7 % en volume. Les importations de bière ont augmenté respectivement de 64 % et 63 %, et les importations de produits de beauté de 208 % et 36 %, en valeur et en volume.

Le secteur florissant du commerce de détail officiel du Gabon, qui selon certaines estimations ne constitue qu’un cinquième de l’ensemble du commerce intérieur, est actuellement dominé par trois acteurs locaux : Ceca Gadis, Prix Import et Mbolo. La majorité des points de vente et des ventes au détail sont centrées autour de Libreville et de Port-Gentil, de petits vendeurs dominant les ventes à l’intérieur du pays.

Bien que la participation étrangère reste limitée, la présence de détaillants mondiaux est en augmentation. Grâce à une filiale locale, Mercure International of Monaco exploite à Libreville les 5 000 mètres carrés du centre commercial Mbolo, qui comprend la chaîne de supermarchés français Géant Casino. Le suisse Webcor a quant à lui obtenu une concession de 50 ans pour construire, financer et exploiter les 80 000 mètres carrés du centre commercial Grand Marché de Libreville, qui devrait ouvrir en début d’année prochaine, selon la presse locale.

Eviter une trop forte dépendance au pétrole

L’expansion continue du secteur formel du commerce de détail vient renforcer les efforts du pays pour diversifier l’économie et limiter la dépendance au pétrole, qui représente environ 45 % du PIB et 60 % des recettes budgétaires, selon la Banque mondiale. Le Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE), adopté en 2009, donne le cadre de la diversification et devrait permettre de faire décoller l’investissement public dans les infrastructures ainsi que de promouvoir l’investissement privé.

L’étendue des opportunités de marché au Gabon dépendra, dans une certaine mesure, des conditions macroéconomiques sous-jacentes. Les taux d’inflation sont particulièrement importants pour le secteur du détail, l’augmentation des frais généraux pouvant rogner sur la rentabilité si les détaillants ne sont pas en mesure de répercuter la hausse des coûts sur les consommateurs. Le Gabon bénéficie d’une très faible inflation grâce notamment à son adhésion à la Zone franc, qui rattache sa monnaie à l’euro. Ceci a contribué à contenir les anticipations en laissant à penser que les pressions sur les prix pourront être contenues à moyen terme. Les actions du gouvernement en 2013 pour lutter contre la hausse du prix des importations, via des droits de douane spécifiques et des exonérations de la taxe sur la valeur ajoutée pour 200 produits alimentaires de base, ont également contribué à maintenir des prix bas pour les consommateurs gabonais.

La croissance économique est quant à elle restée solide, le FMI estimant la croissance annuelle moyenne du PIB à 5,6 % de 2010 à 2015. Alors que l’on s’attendait à voir le PIB chuter à 4,4 % cette année en raison des prix du pétrole, les niveaux de croissance projetés par le FMI restent supérieurs à 5,5 % jusqu’en 2020. Une croissance économique soutenue pourrait entraîner des créations d’emplois et des augmentations de salaire, ce qui consoliderait les perspectives pour le secteur du commerce.

Alors que les efforts de diversification de l’économie sont encore aux tous premiers stades et que les perspectives de recettes pétrolières sont incertaines, le financement sera au cœur de l’expansion du commerce de détail, les ressources du gouvernement risquant d’être plus limitées dans les années à venir en raison de la baisse des recettes d’exportation. Cette conjoncture pourrait freiner la consommation privée ainsi que l’investissement fixe et enrayer le projet du gouvernement de mettre à niveau l’infrastructure locale, rendant alors la question de l’investissement étranger encore plus cruciale.

 

 

Solid prospects for retail in Gabon

En Français

Although it has fewer than 2m residents, Gabon’s high income levels and concentrated urban population have propelled the country to the top of consultancy A.T. Kearney’s 2015 African Retail Development Index.

Released in early September, the index ranks countries in sub-Saharan Africa according to the attractiveness of current market conditions and potential for future investment and expansion. Gabon’s standing has risen sharply since last year – when it came in fifth out of 48 countries surveyed – and now outranks far larger economies such as Nigeria, Angola and South Africa.

A small but attractive market

Gabon’s relatively small retail sector stands to benefit from strong economic growth and one of the highest per-capita income levels in sub-Saharan Africa, at around $16,700 at purchasing power parity last year, according to the World Bank. Growth of the middle class, coupled with a relatively stable political backdrop, was also identified as a supporting factor for Gabon’s higher ranking.

A dense urban population – with 87% of people living in cities last year as per UN figures – provides retailers with a concentrated market for goods and services in a relatively underdeveloped retail setting.

Despite the small size of the formal market, demand for imported products has grown quickly in recent years, even during downturns in the economy. In the two years to 2011, for instance, as Gabon was still recovering from a 3% contraction in GDP in 2009, wine imports increased by 88% in value and 7% in volume. Meanwhile, beer imports grew by 64% and 63%, and beauty product imports rose by 208% and 36% in value and volume, respectively.

Gabon’s burgeoning formal retail sector, which by some estimates comprises just one-fifth of all domestic commerce, is currently dominated by three local names: Ceca Gadis, Prix Import and Mbolo. The majority of retail sales and outlets are centred around Libreville and Port-Gentil, with small-scale vendors dominating sales in the interior.

Although foreign participation remains limited, the presence of global retailers is growing. Through a local subsidiary, Mercure International of Monaco operates the 5000-sq-metre Mbolo shopping mall in Libreville, which includes the French Géant Casino supermarket chain. Meanwhile, Switzerland’s Webcor secured a 50-year concession to build, finance and operate the 80,000-sq-metre Grand Marché de Libreville shopping mall, which is set to open early next year, according to local press.

Diversifying beyond oil

The steady expansion of the formal retail sector reinforces broader efforts to diversify the economy away from its reliance on oil, which accounts for around 45% of GDP and 60% of budget revenues, according to the World Bank. The country’s development strategy Emerging Gabon (Plan Stratégique Gabon Emergent, PSGE), adopted in 2009, provides the framework for diversification, and is expected to lift public investment in infrastructure, as well as usher in larger inflows of private investment.

The scale of market opportunities in Gabon will hinge, to a certain extent, on underlying macroeconomic conditions. Inflation levels are of particular importance to the retail sector, as sharp increases in overhead can eat into profitability if retailers are unable to pass on higher costs to consumers. Thanks in part to Gabon’s membership in the CFA franc zone, which pegs its currencies against the euro, Gabon benefits from very low inflation. This has helped anchor expectations, suggesting that price pressures are likely to be contained in the medium term. Moves on the part of the government in 2013 to combat the rising price of imports with Customs duties and value-added tax exemptions for some 200 basic food products have also helped keep prices low for Gabonese consumers.

Meanwhile, economic growth has remained bullish, with the IMF estimating average annual GDP growth of 5.6% in the five years to 2015. While GDP was expected to dip to 4.4% this year due to lower oil prices, the fund projected growth levels would remain above 5.5% through to 2020. With sustained economic growth, job creation and wage increases would be likely, bolstering the positive outlook for the retail sector.

As efforts to diversify the economy remain in the early stages and the prospects for oil revenues are muted, financing will be central to retail expansion, with government resources likely to be more limited in the years ahead due to lower export receipts. This in turn could dampen private consumption and fixed investment, and rein in government plans to upgrade local infrastructure, making foreign investment even more of a policy prerogative.

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