La Côte d’Ivoire a lancé une nouvelle application mobile pour ouvrir la voie au déploiement de son programme de couverture maladie universelle à l’heure où les secteurs public et privé s’emploient à améliorer la qualité de l’offre médicale.
Mi-juin, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) a lancé son application MyCMU afin de fournir aux Ivoiriens des informations clés concernant le projet de couverture maladie universelle (CMU).
La plateforme informera notamment ses utilisateurs sur les procédures d’identification, les sites d’inscription et les méthodes de paiement pour les services médicaux associés à la CMU.
Le déploiement de la CMU se poursuit dans le cadre d’un programme pilote
Le lancement de cette application constitue une composante cruciale de la stratégie de communication des autorités sur le déploiement actuel de la CMU, qui vise à généraliser la couverture de santé universelle d’ici 2019 – une entreprise considérable dans la mesure où l’Agence américaine de développement international estimait en février 2016 qu’environ 90% de la population n’avait pas accès à l’assurance maladie.
Le système est géré par le Fonds National de l’Assurance Maladie et dispose de deux niveaux : le premier, le Régime général de base, accessible à tous les résidents ivoiriens, est principalement financé par les cotisations des adhérents, qui s’élèvent à 1000 francs CFA (1,50 euros) par mois pour les personnes de plus de cinq ans. Les bénéficiaires du système paient 30% du coût de leur traitement de leur poche, le reste étant pris en charge par l’Etat. Le deuxième niveau, le Régime d’assistance médicale, est destiné aux personnes à faible revenu et prévoit une prise en charge intégrale des traitements par l’Etat.
L’inscription au dispositif a démarré en 2015 et depuis avril 2017 le gouvernement observe la mise en place de sa phase pilote, testant le projet dans neuf établissements de santé et centres médicaux universitaires.
Au mois de février, dans le cadre de la dernière phase du programme pilote, la CMU a été incorporée à l’infrastructure sanitaire de la plus grande université du pays, l’Université Félix Houphouët-Boigny. Selon des chiffres officiels, quelque 108 000 étudiants ont été inscrits lors de cette première phase.
Le secteur public intensifie les investissements dans le domaine de la santé
Le déploiement de la CMU a été étayé par une hausse des investissements publics afin d’améliorer la qualité des hôpitaux et des services de santé.
En janvier, le gouvernement a lancé un programme de modernisation des infrastructures hospitalières à travers le pays qui s’étalera sur les trois prochaines années et est doté d’un budget de 577 milliards de francs CFA (1 milliard de dollars). Dans une première phase, les financements seront destinés à la réhabilitation de huit hôpitaux à Yopougon, une banlieue d’Abidjan ; concernant la deuxième et la troisième phase du programme, plus de détails devraient être annoncés plus tard dans l’année.
En outre, un accord de prêt à hauteur de 60 milliards de francs CFA (107,7 millions de dollars) a été signé en février avec la banque d’import-export sud-coréenne (Export-Import Bank of South Korea) afin de construire un centre de radiothérapie et de cancérologie à Abidjan.
Le Centre National de Radiothérapie et d’Oncologie Médicale, d’une capacité de 200 lits, offrira des soins de cancérologie spécialisés pour les patients de Côte d’Ivoire et des pays voisins, permettant surtout à la population locale d’être traitée sur place au lieu de devoir se rendre à l’étranger pour les traitements du cancer.
Offensive du secteur privé pour accroître ses parts de marché
Si l’augmentation des investissements publics a permis une amélioration des soins médicaux de base, le secteur repose toujours considérablement sur les financements d’acteurs privés, qui ont également évolué à la hausse ces derniers temps.
La Côte d’Ivoire compte environ 2000 établissements de santé privés, avec une demande d’assurance maladie privée qui devrait augmenter conformément à la période de croissance économique que connaît le pays.
« Il y a quelques années de cela encore, le système de santé public était considérablement sous-développé, avec des équipements obsolètes, des infrastructures vieillissantes et un manque de ressources humaines, » a expliqué à OBG Eric Djibo, PDG de la Polyclinique Internationale de Sainte Anne-Marie (PISAM) à Abidjan. « S’il est vrai que la situation s’est améliorée et que les perspectives sont extrêmement encourageantes, le secteur privé joue un rôle capital dans le traitement médical en Côte d’Ivoire. »
En 2014, la PISAM a lancé un grand projet de modernisation de ses équipements et infrastructures ; doté d’une enveloppe de 50 millions de dollars, il devrait être achevé l’année prochaine. L’hôpital a enregistré un taux d’occupation record de 70% et un chiffre d’affaires de 9 millions de dollars en 2017, obtenant pour la première fois des résultats financiers positifs.
En outre, le groupe médical Novamed a annoncé en 2016 un projet d’investissement de 18 milliards de francs CFA (32,3 millions de dollars) afin d’améliorer la qualité des plateaux techniques dans huit cliniques à travers le pays.
Ce programme de quatre ans entend faire passer le nombre annuel de patients traités des niveaux actuels d’environ 150 000 et 200 000 à 400 000.
New app to support Côte d’Ivoire’s universal health care plans
Côte d’Ivoire has launched a new mobile app to pave the way for the rollout of its universal health plan, amid both private and public sector efforts to improve medical standards.
In mid-June the National Health Insurance Fund (Caisse Nationale d’Assurance Maladie, CNAM) launched its MyCMU app, which is designed to provide Ivorians with key information relating to the country’s universal health coverage (Couverture Maladie Universelle, CMU) initiative.
In particular, the platform will inform users on identification processes, sites of enrolment and methods of payment for medical services associated with the CMU.
CMU rollout continues under pilot programme
The launch of the app is a key part of the authorities’ communications strategy for the ongoing rollout of the CMU, which aims to generalise universal health care by 2019 – a large undertaking considering that in February 2016 the US Agency for International Development estimated that around 90% of the population did not have access to health coverage.
The scheme is managed by CNAM and has two tiers: the first, the Basic General Scheme, available to all residents, is primarily funded by member contributions of CFA1000 (€1.50) per month for persons over the age of five. Recipients of the scheme pay 30% of the cost of their treatment, with the rest paid for by the government. The second, the Medical Assistance Scheme, is for low-income persons, with treatment fully paid for by the government.
Enrolment for the initiative began in 2015, and since April 2017 the government has been monitoring the implementation of its pilot phase, testing the project in nine health facilities and health centres on university campuses.
In February the final stage of the pilot programme saw the CMU incorporated into the health infrastructure of the largest university in the country, University Felix Houphouet-Boigny.
According to government figures, some 108,000 students were enrolled during the first phase.
Public sector boosts health care investment
The rollout of the CMU has been supported by increased public sector investment to improve the quality of hospitals and heath care services.
In January the government launched a CFA577bn ($1bn) programme to upgrade infrastructure in hospitals across the country over the next three years. In its first stage, funding will be directed towards the upgrade of eight hospitals in Yopougon, a suburb of Abidjan, with details regarding the second and third stages to be released later this year.
Additionally, in February officials signed a CFA60bn ($107.7m) loan agreement with the Export-Import Bank of South Korea to build a radiotherapy and cancer-treatment facility in Abidjan.
The 200-bed National Centre for Radiotherapy and Medical Oncology will provide specialist cancer care for Côte d’Ivoire and the surrounding regions, making it less necessary for the local population to travel abroad for cancer treatment.
Private sector pushes to expand market share
Although increased public investment has improved baseline health care standards, the sector still relies significantly on private players, who have also increased spending in recent times.
There are around 2000 private health care facilities in the country, with demand for private coverage expected to rise in line with ongoing economic growth.
“Up to a few years ago, the public health system was significantly underdeveloped with obsolete equipment, deteriorating infrastructure and lack of human resources,” Eric Djibo, CEO of the Abidjan-based International Polyclinic of Saint Anne-Marie (PISAM), told OBG. “Although the situation has improved and prospects are extremely encouraging, the private sector is crucial to medical treatment in Côte d’Ivoire.”
Since 2014 PISAM has been overseeing a $50m plan to upgrade its facilities, expected to be completed next year. The hospital recorded a record 70% occupation rate and turnover of $9m in 2017, the first time it noted positive financial results.
Furthermore, in 2016 health care operator Novamed announced a CFA18bn ($32.3m) investment plan to strengthen their technical platforms in eight clinics across the country.
The four-year programme aims to boost annual customer numbers to 400,000, up from current levels of around 150,000 and 200,000.