Economic Update

Published 16 May 2016

In English

Tunisie Digitale 2020, un plan stratégique quinquennal ciblant les technologies de l’information et de la télécommunication (TIC), vise à accroître considérablement le nombre d’emplois et les recettes dans le secteur.

Lancé dans un premier temps en 2014 sous le nom Tunisie Digitale 2018, le plan a été révisé l’année dernière dans le but d’aligner ses échéances et objectifs sur le nouveau Plan stratégique de développement économique 2016 -2020 mis en place par le gouvernement.

Dans le cadre du plan Tunisie Digitale 2020, 100 000 emplois seront créés et la contribution de l’économie numérique au produit intérieur brut (PIB) doublera pour atteindre 9 milliards de dinars (4.1 milliards d’euros) d’ici à 2020. Les exportations devraient, quant à elle, être multipliées par quatre entre 2014 et 2020 pour s’établir à 4 milliards de dinars (1.7 milliard d’euros).

En Tunisie, le secteur des TIC connaît une hausse rapide avec un taux de croissance annuel moyen de 11 % en valeur réelle entre 2009 et 2014. Fin 2015, les activités liées au TIC représentaient environ 1.75 milliard d’euros, soit un peu moins de 7 % du PIB.

Encourager les exportations TIC

Le plan Tunisie Digitale 2020 comprend diverses mesures destinées aux entreprises qui visent à encourager les investissements et l’emploi dans le secteur des TIC. Ainsi, selon le secteur des TIC en question,  les entreprises qui créent entre 50 et 900 emplois bénéficient de subventions et d’avantages fiscaux, ainsi que de financement pour former les nouveaux employés.

Afin d’encourager la création d’emplois, l’initiative cible en particulier l’offshoring, dont les centres d’appels et l’externalisation du processus d’entreprise.

Les services d’offshoring représentent l’un des quatre piliers stratégiques du plan Tunisie Digitale 2020 (les trois autres étant : l’e-gouvernement, l’e-business et le développement des infrastructures). Le pays entend bien tirer parti de sa main-d’œuvre qualifiée, polyglotte et bon marché pour attirer les investisseurs des pays européens voisins.

Selon les chiffres avancés par le gouvernement, le secteur se porte plutôt bien : il représentait environ 1.2 % du PIB en 2014, génère un peu moins de 500 millions d’euros de recettes et emploie près de 32 000 personnes.

Bien que l’offshoring soit soumis à une forte concurrence dans la région – le Maroc et l’Egypte prenant eux aussi des mesures visant à promouvoir ce secteur à haute intensité de main d’œuvre – la Tunisie fait bonne figure face à ses voisins.

L’an dernier, l’Union internationale des télécommunications, qui classe les pays selon leur indice de développement des TIC, a octroyé à la Tunisie la 9ème place dans le monde arabe. Ainsi, la Tunisie se classe derrière la plupart des pays du Golfe, mais devant ses pairs d’Afrique du Nord, tels que le Maroc, l’Algérie et l’Egypte.

Combler l’écart numérique

Le plan Tunisie Digitale 2020 cherche également à attirer d’importants investissements privés et publics pour développer l’infrastructure locale. Ces investissements prendront la forme d’un élargissement du réseau et d’une aide financière destinée aux connexions du « dernier kilomètre ».  En effet, le gouvernement souhaite que 60 % des foyers aient accès à Internet d’ici 2018 avant d’atteindre les 100 % à l’horizon 2020.

Selon le gouvernement, quelque 250 000 familles qui n’ont actuellement pas les moyens d’accéder à Internet pourraient compter parmi les bénéficiaires du programme.

Le gouvernement cherchera notamment à gommer les disparités géographiques et à améliorer la couverture dans les zones traditionnellement mal desservies, c’est-à-dire les régions désertiques intérieures et montagneuses.

Le lancement des services 4G en début d’année devrait jouer un rôle clé à cet égard. En effet, le ministère des Technologies de la Communication et de l’Economie Numérique a exigé de la part des opérateurs qui répondent aux appels d’offres de s’engager à offrir des services 4G dans au moins deux régions intérieures jusqu’alors mal desservies.

Les trois opérateurs présents en Tunisie, le Tunisien Tunisie Télécom, le Qatari Ooredoo Tunisie et le Français Orange Tunisie, ont chacun payé environ 160 millions de dinars (70 millions d’euros) afin d’obtenir leur permis et lancer leurs services 4G LTE début avril.

Elargir l’accès à Internet

De plus, avec l’arrivée sur le marché de nouveaux opérateurs de réseaux virtuels mobiles (ORVM), un plus grand nombre de foyers devraient avoir accès à Internet et la demande en services de données et en services en ligne devrait augmenter.

L’ORVM britannique Lycamobile, qui a fait son entrée sur le marché l’an passé par l’entremise de l’infrastructure de Tunisie Télécom, a réussi à attirer plus de 130 000 usagers de services prépayés au cours de ses six premiers mois d’activité en concentrant notamment ses activités sur les appels internationaux.

En effet, l’opérateur mise sur le marché de la diaspora, qui regroupe actuellement  1.2 million de personnes contraintes de s’acquitter de prix à la minute très élevés. Selon un rapport de la Banque mondiale de 2014, le prix des appels vocaux internationaux émis depuis la Tunisie était 10 fois supérieur aux prix moyens pratiqués ailleurs dans le monde.

Selon des rapports publiés par la presse locale mi-avril, un autre ORVM, Watani, prévoit de proposer ses services au cours de l’année, en utilisant, lui aussi, l’infrastructure de Tunisie Télécom, ce qui devrait élargir davantage l’accès à Internet.

 

 

Tunisia augments ICT exports and connectivity

En Français

A strategic five-year plan targeting Tunisia’s ICT sector, Tunisie Digitale 2020, looks to dramatically increase the industry’s contribution to employment and revenues.

First launched in 2014 as Tunisie Digitale 2018, the plan was revised last year to harmonise its timelines and objectives with the government’s new five-year general economic development plan for the 2016-20 period.

The plan aims to create 100,000 jobs and double the GDP of the country’s digital economy to TD9bn (€4.1bn) by 2020. Sector exports, meanwhile, are expected to increase four-fold between 2014 and 2020 to TD4bn (€1.7bn).

The ICT sector has been growing quickly, expanding at a compound annual growth rate of 11% in real terms in the five years to 2014. As of the end of last year, ICT activities contributed around €1.75bn, or just under 7%, to Tunisia’s GDP.

Bolstering ICT exports

The Tunisie Digitale 2020 programme provides a number of pro-business measures that look to encourage investment and employment in the ICT sector. Under the initiative, companies can benefit from subsidies and tax incentives for creating between 50 and 900 jobs, depending of the ICT segment in question, as well as funding to train new recruits.

One of the key targets for job creation under the programme is the offshoring sector, including call centres and business process outsourcing.

Offshoring services are one of the Tunisie Digitale 2020 plan’s four strategic pillars – which also include e-government, e-business and infrastructure development – with the country looking to leverage its multi-lingual, skilled workforce and relatively low labour costs to generate business from neighbouring European countries.

The industry is comparatively well established, contributing roughly 1.2% to GDP in 2014, with a turnover of just under €500m and a roster of nearly 32,000 employees, according to government figures.

While competition for offshoring activity in the region is high, with Morocco and Egypt also targeting the labour-intensive sector, the country fares well against its neighbours.

Tunisia was ranked 9th in the region last year in ICT development by the International Telecom Union, behind most markets in the Gulf but ahead of North African peers like Morocco, Algeria and Egypt.

Bridging the digital divide

Tunisie Digitiale 2020 will also see significant public and private investment in domestic infrastructure – in the form of both network deployment and financial aid for last-mile connections – as the government works to equip 60% of all households with fixed internet by 2018 and achieve universal coverage by 2020.

According to officials, some 250,000 families that are currently unable to afford internet access could benefit from the programme.

In particular, the government will be looking to even out geographic disparities and improve coverage of historically underserved areas in inland desert and mountain regions.

The roll out of 4G mobile data earlier this year is expected to be instrumental in this regard, with the Ministry of Communication Technologies and Digital Economy mandating that operators bidding for 4G licences commit to covering at least two of the lagging inland regions.

The country’s three operators – incumbent Tunisie Télécom, Qatari-owned Ooredoo Tunisie, and France-based Orange’s local subsidiary Orange Tunisia – each paid around TD160m (€70m) to procure their licences before rolling out their 4G LTE services at the beginning of April.

Niche coverage

The arrival of a pair of new mobile virtual network operators (MVNOs) should also help improve domestic connectivity and drive up demand for data and online services.

The UK-based MVNO Lycamobile, which entered the market last year via Tunisie Télécom’s infrastructure, has attracted more than 130,000 active pre-paid users in its first six months of operation, with a particular emphasis on international calls.

The company’s strategy has focused on the diaspora market, which currently numbers around 1.2m and grapples with some of the highest per-minute fees; according to a 2014 World Bank report, the cost of outgoing international voice calls from Tunisia was roughly 10 times the average international market price.

According to mid-April reports from local media, another MNVO, Watani, plans to launch its services later this year, also using Tunisie Télécom’s infrastructure, which could see coverage expanded further.

Oxford Business Group is now on Instagram. Follow us here for news and stunning imagery from the more than 30 markets we cover.