Economic Update

Published 21 Dec 2016

In English

Face à une consommation électrique en croissance continue, le gouvernement marocain a amendé la Loi relative aux énergies renouvelables afin d’attirer les investissements dans le secteur de l’énergie solaire et éolienne.

Réforme de la filière

Les objectifs d’efficacité énergétique établis par la Stratégie énergétique nationale de 2008 visent à porter la part de l’électricité renouvelable à 42 % d’ici l’horizon 2020 et à 52 % d’ici à 2030. Pour y parvenir, le gouvernement a amendé à la fin de l’année dernière la Loi relative aux énergies renouvelables initialement promulguée en 2010.

Ces réformes devraient renforcer la participation des investisseurs privés à la filière grâce à un système de facturation nette de l’énergie des centrales solaires et éoliennes raccordées au réseau à haute tension.

Si les modalités exactes de ce système restent à fixer, les investisseurs ayant misé sur  l’électricité verte pourront revendre leur production excédentaire, à condition de ne pas dépasser le seuil de 20 % de leur production annuelle.

Ces évolutions législatives ont également ouvert l’accès au réseau basse tension du pays, ce qui devrait encourager le développement des petites et moyennes installations d’énergie renouvelable.

Une moindre dépendance aux importations

Bien que les cours bas du pétrole aient permis de réduire la facture énergétique nationale de 28 % en 2015 (soit 6,6 milliards de dollars), et d’abaisser le déficit extérieur courant de près de deux points de pourcentage (soit 2,1 % du PIB), la dépendance du pays aux marchés mondiaux de l’énergie est globalement considérée comme une faiblesse.

La consommation électrique augmente de 5 à 6 % par an depuis 1991, et alors que l’activité industrielle et la population continuent de croître, le Maroc devrait voir sa demande énergétique multipliée par cinq d’ici à 2050.

Le royaume répond déjà à 97 % de ses besoins énergétiques par le biais d’importations. La production nationale ne pourra donc que bénéficier du développement des énergies renouvelables du pays.

Exploitation de l’énergie solaire

Pour se donner les moyens d’atteindre ses objectifs, le Maroc s’est doté en 2009 d’un Plan solaire pour tirer parti de l’important potentiel solaire du pays, dont le rayonnement se chiffre à environ 2,6 MWh par mètre carré.

Le royaume a ainsi alloué 9 milliards de dollars au développement de projets photovoltaïques et de centrales solaires thermodynamiques à concentration. Au fil de leur déploiement, le solaire devrait représenter 14 % du mix énergétique d’ici à 2020, soit 2 GW.

Le plus important et le plus avancé de ces projets est celui de Noor, situé à Ouarzazate, dans le Sud du Maroc. Ce site de 2 000 hectares sera doté d’une capacité de 580 MW d’ici à son achèvement en 2018.

La première phase du projet, baptisée Noor I, a été lancée en février. D’une capacité de 160 MW, cette centrale peut stocker jusqu’à trois heures de production et alimenter en électricité 650 000 habitants depuis l’aube jusqu’à trois heures après le coucher du soleil.

Seules quelques centrales de ce type existent dans le monde. Mais cette technologie intéresse de plus en plus, car elle permet de produire de l’énergie même en l’absence d’ensoleillement, d’où des mécanismes tarifaires plus compétitifs que ceux des panneaux solaires.

La seule autre centrale thermo-solaire en service au Maroc est celle d’Ain Beni Mathar (470 MW). Achevée en 2010, elle combine énergie solaire et thermique. Son développement a été financé à hauteur d’environ 75 % (381 millions de dollars) par des prêts de la Banque africaine de développement.

Le vent en poupe

Le gouvernement ne compte pas s’arrêter au solaire pour compléter son mix énergétique. La capacité éolienne du pays devrait passer de 800 MW en 2015 à 2 GW en 2020, selon l’agence d’investissement Invest in Morocco.

Avec ses 3 500 kilomètres de côtes le long de l’Océan atlantique et de la Méditerranée, ses montagnes de l’Atlas et du Rif, le Maroc enregistre des moyennes annuelles de vitesse de vent élevées en différents points de son territoire. Les zones aux alentours de Tanger et de Tétouan se prêtent particulièrement bien au développement de parcs éoliens, vu leur proximité au réseau électrique national et la vitesse du vent de 8,11 mètres par seconde à 10 mètres au dessus du niveau du sol.

Les capacités marocaines seront également renforcées grâce à une filiale de l’entreprise énergétique nationale d’Abu Dhabi (TAQA), appelée TAQA Morocco. Elle devrait prochainement entamer la construction d’un parc éolien de 140 MW près de Tanger. Une première phase de 60 MW devrait voir le jour en 2017.

Le Marocain Nareva est à la tête de la plus grande réalisation éolienne du Maroc, appelée Tarfya, situé près de la ville éponyme dans le sud du pays. A son achèvement en 2014, ce parc fournissait une capacité supplémentaire de 300 MW, en sus des 200 MW générés par les trois autres parcs éoliens déjà exploités par cette entreprise dans le royaume.

Selon les estimations officielles, le site de Tarfya permet d’économiser 900 000 tonnes en émissions de dioxyde de carbone, et environ 200 millions de dollars en importations d’hydrocarbures chaque année.

Grâce à ces projets énergétiques de grande envergure, ainsi qu’à l’organisation de la 22ème édition de la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, le Maroc a pu gagner en visibilité en tant que producteur d’énergie renouvelable.

Alors que l’UE envisage sérieusement de signer avec le Maroc un accord d’importation d’électricité renouvelable en vue d’intégrer les deux marchés énergétiques, le royaume a toute latitude pour asseoir sa bonne réputation en la matière.  

 

 

Morocco takes initiative on renewables development

En Français

With power consumption in Morocco steadily increasing, the government has adopted a set of amendments to its renewable energy law to attract investments in a range of solar and wind energy projects.

Reforming the segment

The energy efficiency goals laid out in Morocco’s National Energy Strategy of 2008 aim to boost the share of renewable electricity generation to 42% by 2020 and 52% by 2030. To help advance this goal, at the end of last year the government amended the kingdom’s renewable energy law, originally promulgated in 2010.

The reforms are expected to improve private investors’ participation in the sector by introducing a net metering scheme for solar and wind plants connected to the high-voltage grid.

While the specific terms and conditions of the scheme are not yet set, investors in renewable power will be able to sell their surplus output to the grid, so long as this does not exceed 20% of their annual production.

The legislative changes have also opened up access to Morocco’s low-voltage distribution network, which should encourage development of small and medium-sized renewable power facilities.

Reducing reliance on imports

Although low oil prices saw the nation’s energy bill decrease by 28% in 2015, to $6.6bn, and the current account deficit shrink by almost two percentage points to 2.1% of GDP, the county’s dependency on global energy markets is generally seen as vulnerability.

Power consumption has grown annually by 5-6% since 1991, and as industrial activity expands and the population continues to grow, Morocco is expected to see a five-fold increase in energy demand by 2050.

The kingdom already fulfils 97% of its energy requirements through imports, so making use of the country’s renewable sources is seen as a key to expanding domestic production.

Harnessing solar energy

Central to meeting renewables targets is the Morocco Solar Plan (MSP), which was devised in 2009 to tap the country’s abundant solar potential – its annual irradiation levels are around 2.6 MWh per sq metre.

As part of the strategy, the kingdom earmarked $9bn for the development of photovoltaic (PV) and concentrated solar power (CSP) projects. As related projects come on-stream, the segment’s contribution to the energy mix is expected to reach 14% – or 2 GW – by 2020.

The biggest and most advanced of these is the $2.7bn Noor solar complex in the south-central town of Ouarzazate. The 2000-ha site will eventually have an installed capacity of 580 MW when completed in 2018.

The first phase of the project – Noor I – was bought on-line in February with an installed capacity of 160 MW, three-hour storage capabilities and the ability to provide 650,000 people with electricity from dawn until three hours after sunset.

The complex is one of just a few large-scale CSP projects in the world, but interest in the technology is growing due its ability to produce energy even in the absence of sunlight, thereby allowing for more competitive pricing mechanisms than with PV systems.

Morocco’s only other operational solar plant at present is the 470-MW Ain Beni Mathar combined-cycle station completed in 2010. The plant uses both thermal and solar power, with around 75% – or $381m – of its development funded by loans from the African Development Bank.

Blowing in the wind

As well as adding solar to the energy mix, the government plans to increase wind capacity from about 800 MW in 2015 to 2 GW in 2020, according to investment agency Invest in Morocco.

With more than 3500 km of coastline along the Atlantic Ocean and the Mediterranean Sea, and host to the Atlas and Rif mountain ranges, Morocco has high annual average wind speeds at several locations across its territory. Areas around the cities of Tangier and Tetouan are particularly suitable for wind farm development given the proximity to the national grid and wind speeds of 8.11 metres per second at 10 metres above ground level.

Supporting the country’s capacity expansion plans, a subsidiary of the Abu Dhabi National Energy Company (TAQA), called TAQA Morocco, is soon to begin construction on a 140-MW wind farm near Tangiers, with a 60-MW first phase to break ground in 2017.

Domestic firm Nareva developed Morocco’s largest wind farm, Tarfya, situated near the southern town of the same name. When finished in 2014, the complex added 300 MW of capacity to the 200 MW already generated by the company’s three existing wind energy projects in the country.

According to official estimates, the Tarfya station saves 900,000 tonnes of carbon dioxide emissions and around $200m in hydrocarbons imports each year.

Large-scale energy projects such as these, as well as Morocco’s hosting in November of the 22nd Conference of Parties to the UN Framework Convention on Climate Change, have helped the country begin to increase its profile in renewable energy production.

With the EU eyeing a deal to import renewable electricity from Morocco as part of plans to integrate the two energy markets, there is plenty of scope for the kingdom to develop this positive reputation further.

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