Economic Update

Published 19 May 2014

In English

La forte progression du secteur manufacturier en 2013, notamment dans l’automobile, l’aéronautique et l’électronique, a permis de consolider la balance commerciale du Maroc. Depuis quelques années, la multiplication des fabricants tant étrangers que marocains a généré de nouvelles sources de recettes à l’export, ce qui devrait aider à la réduction du déficit budgétaire ainsi que du commerce extérieur.

La valeur des exportations automobiles a crû de 23.2 % sur l’ensemble de l’année pour atteindre 31 milliards de dirhams (2.7 milliards d’euros) en 2013. A cela s’est ajoutée une croissance de 20 % des exportations dans l’aéronautique (8.09 milliards de dirhams, soit 717.6 millions d’euros), et de 11.6 % dans l’électronique (7.86 milliards de dirhams, soit 697.2 millions d’euros). Cette hausse s’explique en partie par la présence de grands acteurs étrangers tels que l’entreprise canadienne Bombardier ainsi que le fabricant automobile français Renault.

Mais le réseau dense de fournisseurs de composants et de câbles établi à Tanger et à Casablanca a aussi grandement pesé dans la balance. Ainsi en 2013, la production de câbles a représenté un peu plus de la moitié des recettes à l’exportation dans l’automobile à hauteur de 15.73 milliards de dirhams (soit 1.4 milliard d’euros), avec une croissance de 6.3 % en glissement annuel.

La hausse des encaissements en devises issus du secteur manufacturier sera essentielle pour diversifier de façon pérenne les exportations. Les phosphates ainsi que les produits dérivés tels que les engrais ont traditionnellement représenté environ un quart des ventes du Maroc à l’extérieur. Cependant, les prix ont fortement reculé avec l’arrivée de nouveaux producteurs et la faible demande de clients clés en Europe et en Asie pour la période 2012-2013. En conséquence, les exportations marocaines de phosphates et de produits dérivés ont chuté en 2013 de 23.3 % sur une année à 37.1 milliards de dirhams (3.3 milliards d’euros). Il convient néanmoins de préciser que la reprise devrait être au rendez-vous à moyen terme alors que le pays renforce ses capacités de production et ses processus de transformation à valeur ajoutée.

La hausse des activités manufacturières a également soutenu les exportations dans leur ensemble. Selon l’Office des Changes marocain, les recettes globales issues des exportations de marchandises ont cédé de moins d’un point de pourcentage en passant de 184,9 milliards de dirhams (16.4 milliards d’euros) en 2012 à 183.5 milliards de dirhams (16.3 milliards d’euros) en 2013. Si l’on ajoute à cela le recul de 1.7 % des importations sur une année, le taux de couverture des importations a pu être rehaussé à 66.3 %, son plus haut en six ans.  

Pleins feux sur l’automobile

Les exportations automobiles ont enregistré une croissance exponentielle entre 2009 et 2013 en passant de 12 milliards de dirhams (1.06 milliard de dollars) à 31 milliards de dirhams (2.7 milliards de dollars). Ce secteur constitue donc l’un des poids lourds de la productivité marocaine face aux phosphates, à l’agriculture et au textile. On peut en grande partie expliquer cet essor par l’établissement de zones industrielles spécialisées et franches dans les alentours de Tanger. Située dans le nord-ouest du Maroc, cette zone donne sur l’Atlantique et la Méditerranée et seuls 14 kilomètres la séparent de l’Europe via le détroit de Gibraltar. Depuis fort longtemps, elle constitue de fait un pôle d’activité industriel et maritime. Mais c’est l’aménagement de six zones industrielles et franches dans un rayon de 80 kilomètres autour du port de Tanger avec la grande plate-forme industrielle Tanger-Med qui a véritablement donné un coup d’accélérateur au développement du secteur manufacturier ces dernières années.

Etabli en 1999, le complexe industriel initialement implanté dans la Zone Franche de Tanger (ZFT) s’étale sur 400 hectares. Entre son année de création et 2013, il aura permis d’attirer 2 milliards d’euros en investissements et de créer près de 45 000 emplois et 500 entreprises. La ZFT, qui offre un ensemble d’incitations fiscales applicables à toutes les zones franches, s’est fortement spécialisée dans l’automobile. L’environnement salarial favorable, le bassin d’emploi spécialisé et la proximité des centres de fabrication en Europe sont autant de facteurs ayant contribué à l’implantation de fournisseurs automobiles à Tanger. Selon Mehdi Tazi-Riffi, directeur général de la ZFT, les entreprises ont accès à une capacité de 5 millions de véhicules en 48 heures depuis le port de Tanger-Med.

Si la spécialisation automobile de Tanger n’a rien de nouveau, l’arrivée de Renault en 2012 a renforcé ce mouvement. Le fabricant français représente à lui seul 1.1 milliard d’euros d’investissements dans l’usine de Melloussa, située à 30 kilomètres du port sur un terrain dédié de 280 hectares. En une année, Renault a augmenté sa production de près de 50 % pour atteindre 100 940 véhicules en 2013 pour le compte exclusif de sa filiale à bas coût, Dacia. Environ 90 % de ces véhicules sont destinés à l’exportation, d’où une progression du trafic portuaire à Tanger-Med de près de 40 % l’année dernière. A court terme, cette tendance à la hausse devrait se renforcer alors que Renault a lancé en octobre 2013 la deuxième phase de production pour un total de 340 000 véhicules produits par an, avec pour objectif les 400 000 par an à long terme.

L’une des motivations de Renault à s’engager dans une telle expansion opérationnelle est à chercher du côté du réseau dense de fournisseurs de composants et de sous-traitants, dont un certain nombre de fournisseurs de Tiers 1. Les autorités espèrent que ce réseau attirera un deuxième grand fabricant dans les deux à trois prochaines années alors que le modèle d’exportation aura été éprouvé. Nasser Eddine Obada, directeur général de Global Engines, a déclaré à OBG à cet égard que « Renault a consolidé un nouveau modèle de développement industriel fondé sur les exportations et d’autres fabricants automobiles devraient lui emboîter le pas dans les années à venir ».

La nouvelle zone franche de Tanger Automotive City (TAC), qui se trouve à deux pas de l’usine de Renault Melloussa de l’autre côté de l’autoroute, a entamé sa commercialisation fin 2013. La TAC devrait compléter l’offre de la ZFT pour la filière automobile en pleine expansion, et est appelée à accueillir un deuxième grand fabricant à terme. Pour l’instant, la première tranche de 55 hectares a totalisé un montant de 600 millions de dirhams (53.2 millions d’euros) de prévisions d’investissements. Six entreprises spécialisées dans la fabrication et les services devraient s’implanter dans cette zone, notamment l’américain Electrical Components International, ainsi que les deux Espagnols Europac et Turbo Cadiz. La mise en exploitation est prévue pour fin 2014-début 2015. Pour ce secteur en rapide expansion, l’un des grands défis à relever demeurera celui de la formation des ressources humaines, mais la croissance industrielle de Tanger et le dynamisme particulièrement prononcé de la filière automobile promettent des retombées économiques considérables à moyen terme.

 

Manufacturing sector boosts Moroccan export revenue

En Français

A strong uptick in manufacturing activity in 2013, particularly in the automotive, aeronautics and electronics segments, has helped to strengthen Morocco’s trade balance. The number of both foreign and local manufacturers has multiplied in recent years, providing new sources of export revenue, which should help bolster efforts to reduce the twin fiscal and external deficits.

The value of automotive exports rose 23.2% year-on-year (y-o-y) to reach Dh31bn (€2.7bn) in 2013. This was complemented by growth of 20% in aeronautics exports (Dh8.09bn, €717.6m) and 11.6% in electronics (Dh7.86bn, €697.2m). This increase is driven to some extent by the presence of foreign majors such as the Canadian aeronautics firm Bombardier and the French automotive manufacturer Renault.

However, the industrial centres in Tangier and Casablanca have also developed a dense network of component and cabling suppliers, which have an important impact on the market. Just over half of automotive export revenue in 2013, Dh15.73bn (€1.4bn), came from the cabling segment, which experienced growth of 6.3% y-o-y.

The increase in foreign currency receipts from manufacturing will be critical to ensuring a sustainable diversification in exports. Phosphates and derivative products like fertilisers have traditionally represented roughly one-quarter of Moroccan external sales. However, global prices dropped due to the arrival of new producers and lower demand from key consumers in Europe and Asia in 2012-13. As a result, Morocco’s exports of phosphates and derivative products fell by 23.3% y-o-y to reach Dh37.1bn (€3.3bn) in 2013, although this should pick-up in the medium-term as the country expands production and value-added processing.

The rise in manufacturing activity has also helped to sustain overall exports. According to Morocco’s Office des Changes, total revenue from goods exports fell by less than one percentage point from Dh184.9bn (€16.4bn) in 2012 to Dh183.5bn (€16.3bn) in 2013. Combined with an annual drop in imports by 1.7%, this helped to raise the import coverage rate to 66.3%, its highest point in six years.  

Specialising in automotive

Automotive exports grew exponentially from Dh12bn ($1.06bn) in 2009 to Dh31bn ($2.7bn) in 2013, rivalling phosphates, agriculture and textiles as the most productive sectors. This growth is largely due to the development of specialised industrial and free zones in the Tanger area. This area, located in north-west Morocco, sitting astride the Atlantic Ocean and the Mediterranean and 14 km from Europe across the Strait of Gibraltar, has long been a hub for industry and maritime trade. However, the development of six industrial and free-trade zones within an 80-km radius of Tangier’s port, the Greater Tanger-Med Industrial Platform, has helped to jumpstart the manufacturing sector in recent years.

The primary industrial park in this area, the 400-ha Tanger Free Zone (TFZ), was established in 1999. By 2013, it had attracted €2bn in investment and grown to include 500 companies and nearly 45,000 jobs. The TFZ, which offers a set of fiscal incentives that applies to all free zones, has developed a strong specialisation in the automotive industry. The zone’s favourable wage standards, available specialised labour pool, and proximity to manufacturing centres in Europe have all contributed to attract automotive suppliers to Tanger. According to Mehdi Tazi-Riffi, general director of the TFZ Authority, companies can access an installed capacity of 5m vehicles within 48 hours from the Tanger-Med port.

While Tanger’s automotive focus is nothing new, the arrival of Renault in 2012 spurred on this specialisation. The French manufacturer alone accounts for €1.1bn in investment in its Melloussa production plant, situated 30 km from the port on a dedicated 280-ha plot. Renault increased its production nearly 50% y-o-y to reach 100,940 vehicles in 2013, all from its low-cost subsidiary, Dacia. Approximately 90% of these vehicles were exported, which contributed to increase port traffic at Tanger-Med by nearly 40% last year. The sector is set to grow further in the near-term, as Renault launched the second phase of production in October 2013 that will increase production to 340,000 vehicles per year, with the goal of pushing this to 400,000 per year in the long-term.

One reason behind Renault’s operational expansion is the region’s dense network of component suppliers and subcontractors, which include a number of Tier 1 suppliers. Authorities hope that this network will attract a second large-scale manufacturer in the next 2-3 years, as the export model has already been proven. Nasser Eddine Obada, director general of Global Engines, told OBG, “Renault has consolidated a new export-driven model of industrial development and should be followed by other car manufacturers during the next few years.”

A new free zone, the 300-ha Tangier Automotive City (TAC), located across the highway from Renault’s Melloussa plant, began to be commercialised in late 2013. The TAC is meant to absorb spill-over from the growing automotive industry and, ultimately, to accommodate a second major manufacturer. Thus far, the first 55-ha tranche has generated Dh600m (€53.2m) in planned investment. Six manufacturing and service projects are set to install operations in the zone, including the US-based Electrical Components International, and two Spanish firms, Europac and Turbo Cadiz. The first operations are set to begin between late 2014 and early 2015. Finding sufficient levels of trained human resources will continue to be a challenge for the rapidly expanding sector, but Tangier’s industrial growth and the particularly dynamic automotive segment will offer considerable economic benefit in the medium-term.

 

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