Economic Update

Published 12 Sep 2013

In English

La politique du gouvernement d’accroître la production d’électricité solaire a récemment commencé à prendre de la vitesse ; le grand nombre de projets actuellement dans les tuyaux devrait engendrer des opportunités de croissance et d’investissement dans le secteur.

La Moroccan Agency for Solar Energy (Agence marocaine de l’énergie solaire, MASEN) a annoncé au mois d’août le lancement d’appels d’offres pour deux centrales thermo-solaires au quatrième trimestre 2013. Les nouvelles installations, qui à elles deux ont une capacité de 300 MW, viendront s’ajouter au parc solaire, d’une capacité de 150 MW, situé dans la ville d’Ouarzazate, au sud du pays.

La station d’Ouarzazate est le premier projet d’envergure à avoir vu le jour dans le cadre du Plan Solaire Marocain, qui prévoit d’installer une capacité de 2000 MW d’ici 2020 grâce à la construction de cinq centrales solaires à travers le pays. Ce coup d’accélérateur s’inscrit dans une démarche plus vaste du gouvernement marocain qui cherche à intensifier ses activités afin d’accroître la part de l’électricité nationale produite à partir de sources d’énergie renouvelable, notamment solaire et éolienne, et de la faire passer à 40% d’ici 2020. Deux nouvelles institutions gouvernementales – la MASEN et l’Agence Nationale pour le Développement des Énergies Renouvelables- ont été fondées afin de superviser les programmes liés aux énergies renouvelables.

Les deux appels d’offres à venir vont augmenter la capacité de production d’électricité thermo-solaire de la station d’Ouarzazate, qui devrait passer à 450 MW, c’est-à-dire non loin de l’objectif final de 500 MW. L’une des centrales, Noor 2, disposera d’une capacité de 200 MW reposant sur la technologie de miroir parabolique. La deuxième centrale, Noor 3, devrait avoir une capacité minimum de 100 MW générée par une tour d’énergie solaire. Les deux centrales pourront stocker de l’électricité pour une durée allant jusqu’à trois heures.

Selon les informations publiées par la MASEN, quatre consortia se sont pré-qualifiés pour participer aux appels d’offres de Noor 2 et Noor 3 qui seront lancés en fin d’année. Trois groupes –menés par les Espagnols d’Abengoa, International Power (la division de GDF Suez basée aux E.A.U.) et le groupe saoudien International Company for Water and Power (ACWA Power International)- ont été sélectionnés pour répondre aux appels d’offres concernant les installations de 200 MW et de 100 MW. Un quatrième consortium, piloté par le groupe français EDF, a également été retenu pour participer à l’appel d’offres pour la tour d’énergie solaire, d’une capacité de 100 MW. A l’instar de la première centrale d’Ouarzazate, ces projets suivront le modèle de producteur d’électricité indépendant et porteront sur la conception, le financement, la construction et l’exploitation de ces centrales.

Les travaux de la première centrale thermo-solaire Noor 1, à Ouarzazate, ont débuté en mai 2013 et devraient s’achever en 2015. Un contrat d’un milliard de dollars a été accordé en septembre 2012 à un consortium conduit par ACWA Power International, le groupe saoudien détenant 95% des parts de l’entreprise et les compagnies espagnoles Aries Engineering & Systems et TSK Electronics & Electricity les 5% restants. La centrale, qui utilisera la technologie des capteurs cylindro-paraboliques, aura une capacité de 160 MW et pourra stocker l’électricité pendant trois heures.

ACWA a remporté le contrat grâce à une estimation de prix d’ 1,6187 dirham (0,19$) par KWh, une offre inférieure de 21% à celle du candidat suivant. La centrale fonctionnera conformément aux termes de l’accord d’achat de l’électricité, d’une durée de 25 ans, signé entre la MASEN et l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable (ONEE), selon lequel l’ONEE s’engage à acquérir l’électricité à un prix fixe.

Si le développement de la capacité de production d’énergie solaire au Maroc sera coûteux, il n’en reste pas moins une étape cruciale pour accroître la production nationale d’électricité de manière durable. Le pays, mal doté en ressources naturelles, importe environ 95% de ses besoins en énergie, ce qui a représenté l’an dernier plus du quart des importations. Avec la hausse mondiale des prix du pétrole en 2012, les importations énergétiques ont contribué à un déficit commercial record de 23,6 milliards de dollars, en hausse de 7,9% en glissement annuel. La production nationale d’électricité est dominée par les combustibles fossiles et le Maroc cherche à faire face à une consommation d’électricité qui augmente à un rythme moyen de 6% à 7% par an. En développant son important potentiel en matière d’électricité solaire et éolienne, le Maroc vise à réduire sa dépendance à l’égard des combustibles fossiles importés, et, à terme, à devenir un pays exportateur d’électricité vers l’Europe.

Le Plan Solaire Marocain prévoit l’installation de centrales solaires à Ouarzazate, à Ain Beni Mathar et à Sebkhat Tah, ainsi que sur deux sites situés dans le Sahara Occidental, Foum Al Oued et Boujdour. En plus de réduire les coûts d’importation, le programme solaire devrait permettre, une fois sa mise en place complète, d’économiser 1 million de tonnes équivalent pétrole et d’éviter l’émission de 3,7 millions de tonnes de CO2 par an.

Selon les estimations, l’investissement national et étranger nécessaire à la mise en œuvre du plan solaire s’élèverait à 9 milliards de dollars. La MASEN a indiqué que le programme s’effectuera en grande partie grâce à des partenariats public-privé et que les partenaires étrangers auront un rôle clé. Le Fonds de Développement de l’Énergie (FDE), créé par l’État marocain et doté d’un milliard de dollars, apportera son soutien au programme. Il a reçu un financement total de 800 millions de dollars de la part des gouvernements d’Arabie Saoudite et des E.A.U. Le Maroc a également obtenu une assistance financière de la part d’un certain nombre de partenaires internationaux pour la première série de projets solaires, parmi lesquels on peut citer l’Agence Française de Développement, la Banque Africaine de Développement, la Banque Européenne d’Investissement, la Banque Mondiale, la Commission Européenne, le Fonds pour les Technologies Propres et la Banque allemande de développement KfW.

Le gouvernement accélère également le développement de l’énergie éolienne ; l’ONEE vise à installer 2000 MW d’énergie éolienne d’ici 2020 et, jusqu’à présent, deux projets de centrales électriques ont été lancés dans les villes de Taza et de Tarfaya. L’accroissement de la production d’électricité à partir de sources d’énergie renouvelable est un signe prometteur pour la stratégie marocaine d’augmenter son indépendance énergétique sur le long terme. Le soutien des partenaires étrangers jouera un rôle crucial dans la réalisation de ces projets et la minimisation du coût de la production.

 

Morocco expands solar capacity

En Français

The government’s plan to boost solar power production in Morocco has recently begun to gain momentum, with a large number of projects in the pipeline set to create opportunities for growth and investment in the field.

In August, the Moroccan Agency for Solar Energy (MASEN) announced it would launch tenders for two concentrated solar power (CSP) plants in the fourth quarter of 2013. The new facilities would add a combined 300 MW to the existing 150-MW solar energy complex in the southern city of Ouarzazate.

The Ouarzazate station was the first major project launched under the Moroccan Solar Plan, which aims to install 2000 MW of solar capacity by 2020 through the construction of five power stations nationwide. The push is part of a broader initiative by the government to ramp up its activities in an effort to boost the percentage of domestic electricity produced from renewables, including both solar and wind, to 40% by 2020. Two new government institutions – the MASEN and the National Agency for the Development of Renewable Energies – were established to oversee the renewables programme.

The two upcoming tenders will push the Ouarzazate complex’s capacity for CSP production to 450 MW, within reach of its final goal of 500 MW. One plant, Noor II, will have a generation capacity of 200 MW based on parabolic mirror technology. The second plant, Noor III, is expected to have a minimum capacity of 100 MW generated from a solar tower. Both plants will be able to store electricity for up to three hours.

According to MASEN, four international consortia have pre-qualified to bid for the Noor II and Noor III tenders when they are issued later this year. Three groups – led by Spain’s Abengoa, International Power (the UAE-based division of GDF Suez) and Saudi Arabia’s International Company for Water and Power (ACWA Power International) – were selected to bid on both the 200 MW and the 100 MW facilities. A fourth consortium, headed up by France’s EDF, has also been approved to bid on the 100 MW solar tower. Like the first Ouarzazate plant, these projects will be based on the independent power producer model and will cover the design, financing, construction and operation of the stations.

Construction began in May 2013 on the first CSP plant in Ouarzazate, Noor I, which is slated for completion in 2015. A $1bn contract was awarded in September 2012 to a consortium led by ACWA Power International, with the Saudi company holding a 95% stake in the venture and the remaining 5% held by Spanish firms Aries Engineering & Systems and TSK Electronics & Electricity. The plant will have a capacity of 160 MW based on conventional parabolic mirrors, as well as a three-hour storage capability.

ACWA won the contract with a price estimate of Dh1.6187 ($0.19) per KWh, 21% lower than the closest offer. The plant will be run on the basis of a 25-year power purchase agreement between the contractor, MASEN and the National Office for Electricity and Water (l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable, ONEE), under which ONEE will purchase the electricity at a set price.

Scaling up Morocco’s solar generation capacity will be a costly, but critical, step to boost domestic electricity production in a sustainable way. The resource-poor country imports an estimated 95% of its energy needs, which accounted for over one-quarter of imports last year. As global oil prices rose in 2012, energy imports contributed to a record trade deficit of $23.6bn, a 7.9% increase year-on-year. Domestic power generation is dominated by fossil fuels, and Morocco is working to keep up with an average annual increase in power consumption of 6-7%. By developing its significant potential for solar and wind electricity, Morocco aims to reduce its reliance on imported fossil fuels and, eventually, to become an electricity exporter to Europe.

Under the Moroccan Solar Plan, solar stations will be set up in Ouarzazate, Ain Beni Mathar, Sebkhat Tah, as well as two sites located in the Western Sahara, Foum Al Oued and Boujdour. In addition to reducing import costs, the solar programme is expected to save 1m tonnes of oil equivalent and avoid the emission of 3.7m tonnes of carbon dioxide each year once fully in place.

Implementation of the solar plan will require an estimated $9bn in domestic and foreign investment. MASEN has indicated that the programme will be largely completed through the use of public-private partnerships, and foreign partners will have a key role to play. The state’s $1bn Energy Development Fund, which will support the programme, has received a combined $800m in financing from the governments of Saudi Arabia and the UAE. Morocco has also secured financial assistance from a number of international partners for the first slate of solar projects, including the French Development Agency, the African Development Bank, the European Investment Bank, the World Bank, the European Commission, the Clean Technology Fund and the German development bank KfW.

The government is also speeding up the development of wind energy; ONEE aims to install 2000 MW of wind energy by 2020, and two power station projects have been launched so far in the cities of Taza and Tarfaya. The expansion of electricity production from renewable sources bodes well for Morocco’s effort to increase its energy independence in the long term. Support from foreign partners will be critical to realise these projects and minimise the cost of production.