Economic Update

Published 06 Dec 2019

In English

Le lancement d’une nouvelle série d’octroi de licences pétrolières offshore en Côte d’Ivoire constitue une étape supplémentaire du développement du secteur de l’énergie dans le pays.

Le Ministre du Pétrole, de l’Energie et de l’Energie renouvelable a annoncé l’organisation d’appels d’offres au cours d’une présentation effectuée lors de la Semaine Africaine du Pétrole, conférence qui s’est tenue le 6 novembre dernier en Afrique du Sud. Ces derniers portent sur cinq gisements en eaux non profondes au large de la côte sud-est du pays, à côté de la frontière ghanéenne.

Les cinq sites offshore de l’appel d’offre s’inscrivent dans une stratégie plus vaste visant à exploiter 18 blocs à travers le pays. La recherche d’investisseurs internationaux montre bien l’engagement de la Côte d’Ivoire à accroître sa capacité de production nationale, qui a connu une période de stagnation ces dernières années en raison d’un manque de financement, une situation qui est toutefois en train d’évoluer.

En mai, le pays a accordé au géant français Total et à la compagnie italienne Eni deux blocs chacun, dans le cadre d’un accord de production estimé à un total de 185 millions de dollars. L’Etat ivoirien cherche actuellement à accorder les droits de production de deux autres blocs pétroliers, et des négociations seraient en cours avec le groupe russe Lukoil et la compagnie britannique EnQuest, selon des informations publiées par les médias locaux au mois de novembre.

Stratégie de diversification

Ce changement de cap vers une hausse des investissements en matière d’énergie s’inscrit dans le cadre d’une stratégie gouvernementale de diversification d’une économie jusque-là très dépendante du secteur agricole.

Premier producteur mondial de cacao, la Côte d’Ivoire est fortement tributaire de son secteur agricole, qui représente environ 17% du PIB et 60% des exportations du pays.

En comparaison, le pays n’est pas un grand producteur d’énergie. Il compte quatre champs pétroliers et gaziers opérationnels, avec à la clé une production combinée totale d’environ 38 000 barils de pétrole par jour et 213 millions de pieds cubes de gaz.

Pour répondre à une hausse de la consommation et de la demande, le pays a dû se tourner vers le marché international. Selon la base de données des Nations Unies sur le commerce des produits de base Comtrade, la Côte d’Ivoire a importé en 2017 pour environ 1,6 milliard de dollars de combustibles minéraux, d’huiles minérales et de produits de leur distillation, représentant 17% de l’ensemble des importations.

Le pays disposerait toutefois, selon les estimations, de réserves prouvées s’élevant à 100 millions de barils de pétrole et 1000 milliards de mètres cubes de gaz, et les pouvoirs publics ont cherché ces dernières années à tirer profit de ces ressources.

Sur les 51 blocs que compte le pays, 28 sont désormais en cours d’exploration, et en 2015 le gouvernement a lancé un programme de restructuration de la compagnie pétrolière publique Société Nationale d’Opérations Pétrolières de la Côte d’Ivoire (Petroci) afin de garantir la viabilité financière de la production nationale de pétrole.

La restructuration, initialement engagée suite à la chute de 75% des recettes enregistrée en 2015 et causée en grande partie par l’effondrement des prix mondiaux du pétrole, s’est traduite par la réduction du nombre d’employés de l’entreprise ainsi que l’annulation de projets d’expansion en République Démocratique du Congo et en Oman.

Le retour dans le vert entrainé par la restructuration a permis à Petroci de se consacrer à une série de projets d’infrastructures, telle que la construction d’une unité flottante de stockage et de regazéification qui permettra d’alimenter les centrales thermiques du pays, ainsi que le prolongement du pipeline Abidjan-Bouaké jusqu’à la ville de Ferkéssedougou dans le nord du pays.

Un accord frontalier qui devrait stimuler les activités

La stratégie de développement de la production énergétique de la Côte d’Ivoire, en particulier en ce qui concerne ses ressources offshore, a reçu une nouvelle impulsion avec les récents accords diplomatiques.

Fin septembre, la Côte d’Ivoire et le Ghana voisin ont procédé à la signature officielle de la carte présentant les frontières maritimes entre les deux pays, mettant fin au différend porté par ces derniers devant le Tribunal International du Droit de la Mer, qui avait tranché en 2017 en faveur du Ghana.

Selon de hauts responsables, la résolution de ce différend devrait se traduire par une amélioration de la confiance chez les investisseurs, résultant en une hausse des activités dans les régions frontalières.

En outre, les deux pays ont ébauché un projet commun de construction et d’exploitation d’une centrale électrique thermique à leur frontière, qui sera alimentée par du gaz produit par les deux pays partenaires.

 

 

Côte d’Ivoire steps up energy production with offshore oil blocks

En Français

By launching a new licensing round for five offshore oil blocks, Côte d’Ivoire has taken another step towards expanding its domestic energy industry.

The Ministry of Petroleum, Energy and Renewable Energy announced the tenders during a presentation at the Africa Oil Week conference in South Africa on November 6. They relate to five shallow-water deposits off the south-east coast, near the border with Ghana.

The five offshore sites in this tender form part of broader plans to develop 18 blocks around the country. The call for international investors highlights Côte d’Ivoire’s commitment to expanding its local production capacity, which in recent years has stagnated due to a lack of funding, although this situation is changing.

In May the country awarded French energy major Total and Italian company Eni two blocks each, under a production deal worth a combined $185m. Meanwhile, the government is looking to award production rights to another two oil blocks, with local media reporting in November that officials were in negotiations with Russia’s Lukoil and the UK’s EnQuest.

See also: The Report – Côte d’Ivoire 2019

Diversification plans

This pivot towards greater energy investment comes amid government efforts to diversify the economy away from a dependence on agriculture.

As the world’s largest producer of cocoa beans, Côte d’Ivoire relies heavily on the agricultural sector, which accounts for around 17% of GDP and 60% of exports.

By contrast, the country is not a major energy producer. It boasts four operational oil and gas fields, producing a combined total of around 38,000 barrels of oil per day and 213m cu feet of gas.

Amid rising consumption and demand, the country has had to turn to the international market. According to the UN’s Comtrade database, in 2017 Côte d’Ivoire imported roughly $1.6bn in mineral fuels, oil and distillation products, making up 17% of all imports.

However, in light of the fact that the country has an estimated 100m barrels of proven oil reserves as well as 1trn cu feet of gas, officials have in recent years sought to capitalise on these resources.

Some 28 of the country’s 51 energy blocks are now under exploration, and in 2015 the government launched a restructuring programme for the state-owned oil producer Société Nationale d’Opérations Pétrolières de la Côte d’Ivoire (Petroci) to ensure the financial viability of national oil production.

Initially a response to a 75% drop in revenue in 2015, largely attributable to the collapse of global oil prices, the restructuring saw the company reduce staffing numbers and cancel plans to expand into the Democratic Republic of the Congo and Oman.

The return to profit as a result of the restructuring has allowed Petroci to focus on a series of infrastructure projects, such as the construction of a floating storage and re-gasification unit to feed the country’s thermal plants, and the extension of the Abidjan-Bouaké pipeline to the northern city of Ferkéssedougou.

Border deal to boost activity

Côte d’Ivoire’s plan to expand energy production, particularly in relation to its offshore resources, has also been boosted by recent diplomatic settlements.

In late September Côte d’Ivoire and its neighbour Ghana officially signed off on a maritime boundary between the two countries. This ended an earlier dispute that saw the two countries take their cases to the International Tribunal for the Law of the Sea, which in 2017 ruled in Ghana’s favour.

Senior officials noted that the settlement of the issue is expected to lead to an improvement in investor confidence and subsequent activity in the border regions.

In addition, the two countries outlined joint plans to build and operate a thermal power plant at the shared border, to be powered by gas produced by both partners.