Economic Update

Published 27 Nov 2016

In English

La récente réforme réglementaire lancée par les autorités marocaines pour la création de banques islamiques (ou banques participatives) a été suivie d’une hausse en demandes d’agrément. L’objectif  de cette réforme est de renforcer l’inclusion financière.

Selon les rapports de la presse internationale en date de septembre, le gouvernement a autorisé le Crédit Agricole du Maroc (CAM), une banque publique, à ouvrir une filiale islamique avec la banque saoudienne Islamic Development Bank (IDB) par le biais d’un partenariat avec la Société Islamique pour le Développement du Secteur Privé de cette dernière.

La participation du CAM est fixée à 51 %. Les deux partenaires investiront initialement 200 millions de dirhams (18,5 millions d’euros), doublant ensuite leur mise à 400 millions de dirhams (37 millions d’euros).

Nouvelles réglementations

La promulgation du décret permettant l’établissement de cette filiale islamique du CAM est intervenue après l’annonce en juillet par la banque centrale Al Maghrib (BAM) du lancement des procédures d’approbation des banques islamiques en 2016, pour un déploiement opérationnel dès le début 2017.

Dans la foulée, dix dossiers d’agrément ont été déposés. Sept concernent l’ouverture de banques islamiques, et trois l’offre de produits financiers islamiques auprès des établissements existants.

Outre l’IDB, trois banques étrangères cherchent à ouvrir des filiales en partenariat avec des acteurs marocains, les autorités ayant encouragé ce type de montage plutôt que les filiales à 100 %.

Le Crédit immobilier et hôtelier va ainsi s’associer au Qatari International Islamic Bank ; la Banque marocaine du commerce extérieur à Al Baraka Banking Group du Bahreïn ; et la Banque centrale populaire (BCP) au Guidance Financial Group (GFG), implanté aux Etats-Unis.

Plus tôt dans l’année, la BCP a annoncé un investissement de 400 millions de dirhams (37 millions d’euros) dans son projet de filiale islamique, la Banque Participative du Maroc. Les participations sont fixées à 80 % pour la banque marocaine, et 20 % pour GFG.

En parallèle, deux banques du Golfe, l’Emirati NDB et le Qatari Masraf Al Rayan, ainsi que le Marocain Attijariwafa Bank, ont déposé leurs demandes pour la création de filiales à 100 %. L’Attijariwafa Bank dispose d’une unité de finance islamique depuis 2007 avec Dar Assafaa. A l’époque, la réglementation avait été modifiée afin de permettre aux banques et compagnies d’assurances de commercialiser certains produits islamiques.

Le Crédit du Maroc, la Banque Marocaine pour le Commerce et l’Industrie (BMCI) et la filiale locale du Français Société Générale ont déposé eux aussi des demandes d’agrément pour la commercialisation de produits islamiques.

Réformes législatives

BAM a donc annoncé en début d’année le lancement des procédures d’agrément. Mais la législation autorisant la finance islamique remonte de fait à mars 2015. Elle avait  notamment pour but d’améliorer l’inclusion financière et les liquidités, et d’attirer les investissements étrangers dans le secteur.

Si de nouvelles réglementations sont adoptées, elles pourraient créer de nouveaux débouchés pour les produits islamiques dans le pays. Le parlement planche actuellement sur un projet de loi portant sur l’assurance islamique ou takaful, alors que la BAM réfléchit à la création d’un marché interbancaire islamique, ainsi qu’à l’émission d’obligations islamiques ou sukuk, selon les rapports de la presse.

Améliorer le taux de bancarisation

D’autres initiatives ont été prises en parallèle afin d’améliorer la couverture bancaire au Maroc.

La part de la population ayant accès aux services bancaires conventionnels a connu une croissance rapide au cours des dernières années, passant de 50 % en 2010 à 65 % en 2015, soit l’un des taux les plus élevés du continent.

Forte de cette progression, la banque centrale travaille aux côtés du ministère de l’Economie et des Finances pour aller encore plus loin grâce à une stratégie d’inclusion financière globale sur trois ans. C’est ce qu’a indiqué en début d’année à OBG Asmaa Bennani, la responsable de la surveillance des systèmes et moyens de paiement et inclusion financière de BAM. Selon elle, le plan devrait être finalisé d’ici à la fin 2016.

Le Maroc mettra également en place un système de paiement mobile l’année prochaine. Il devrait permettre d’étendre la couverture bancaire et de réduire le nombre de transactions en espèces. En vertu des nouvelles réglementations, les entités non-bancaires et les particuliers pourront ouvrir des comptes pour régler leurs achats. Les transactions par paiement mobile seront ainsi étendues au commerce de détail, au paiement de factures de services en réseau et à l’achat de recharges téléphoniques. 

 

 

Islamic banking to boost financial inclusion in Morocco

En Français

A recent regulatory reform allowing for Islamic banking – known locally as participative banking – in Morocco has led to a number of applications for new sharia-compliant lenders, which Moroccan authorities hope will also increase financial inclusion.

According to international press reports from September, the government granted state-owned Crédit Agricole of Morocco (CAM) approval to open an Islamic subsidiary with Saudi Arabia’s Islamic Development Bank (IDB) through the bank’s Islamic Corporation for the Development of the Private Sector.

CAM will hold a majority 51% stake in the new enterprise, with the two partners investing a total of Dh200m (€18.5m), which will later be doubled to Dh400m (€37m).

New regulations

The government decree paving the way for CAM’s Islamic subsidiary came after the central bank, the Bank Al Maghrib (BAM), announced in July that it would begin approving Islamic banks in 2016, enabling the institutions to start operations as early as the beginning of 2017.

Following the announcement, Morocco received a total of 10 requests – seven to open Islamic banks and another three to offer Islamic products at existing facilities.

In addition to IDB, three foreign banks are looking to launch subsidiaries with domestic partners after Moroccan officials encouraged partnerships rather than fully owned subsidiaries.

Morocco’s Crédit Immobilier et Hotelier Bank is partnering with Qatar International Islamic Bank; Banque Marocaine du Commerce Extérieur with Bahrain’s Al Baraka Banking Group; and Banque Centrale Populaire (BCP) with US-based Guidance Financial Group (GFG).

Earlier this year, BCP announced plans to invest Dh400m (€37m) in its planned Islamic subsidiary, Banque Participative du Maroc, of which the Moroccan bank will own 80% and GFG the remainder.

Meanwhile, two banks from the Gulf – Emirates NDB and Qatar’s Masraf Al Rayan – as well as Morocco’s Attijariwafa Bank, applied to establish fully owned subsidiaries. Attijariwafa Bank already operates Dar Assafaa, an Islamic unit established in 2007 after regulatory changes allowed banks and insurance firms to sell a limited selection of Islamic products.

Crédit du Maroc, Banque Marocaine pour le Commerce et l’Industrie (BMCI) and the local subsidiary of France’s Société Générale applied for permission to sell Islamic products.

Recent legislation

Although BAM only announced it would approve applications earlier this year, the legislation allowing for Islamic finance was initially introduced in March 2015. The new regulations were passed in part to help Morocco boost financial inclusion and liquidity, as well as attract foreign investment in the sector.

Morocco could see additional Islamic products introduced into the domestic market if new regulations are passed. Parliament is currently considering a draft bill regulating takaful (Islamic insurance), while BAM plans to establish an Islamic interbank market, as well as issue sukuk (Islamic bonds), according to press reports.

Unbanked to banked

Meanwhile, a number of new initiatives are expected to help expand banking coverage in Morocco even further.  

The number of Moroccans in the conventional banking sector increased rapidly in recent years, from 50% in 2010 to 65% 2015, representing one of the highest levels on the continent.

Building on this growth, the central bank is working with the Ministry of Economy and Finance to further expand financial inclusion with the creation of a three-year comprehensive financial inclusion strategy, Asmaa Bennani, director of oversight of payment systems and financial inclusion at BAM, told OBG earlier this year. According to Bennani, the plan should be ready by the end of 2016.

Moreover, Morocco will also see the introduction of mobile-to-mobile payments next year, which is expected to extend banking coverage, as well as reduce the number of cash transactions. New regulations will allow non-bank entities and individuals to open accounts to expand e-payments to transactions such as retail, utility and mobile phone payments.

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