Economic Update

Published 17 Apr 2020

En Français

As efforts to contain the Covid-19 pandemic continue, Côte d’Ivoire is one of many countries that have turned to technology to facilitate e-learning and provide digital health solutions.

The country recorded its first case of the virus on March 11, and on March 22 it closed its borders to travellers.

Two days later, a 9pm-5am curfew was put in place, while on March 29 officials implemented a ban on unauthorised trips between Abidjan and the rest of the country to prevent the outwards spread of the virus.

Although the curfew was initially implemented for 15 days, the government has since extended the measures until at least April 24.

As of April 16, Côte d’Ivoire had recorded 654 cases of the virus and six deaths, out of a global count of 2.2m infections and 145,500 fatalities.

Homegrown education solutions

In response to the March 16 closure of schools, authorities have turned to technology to ensure the ongoing education of Ivorians.

On April 6 the Ministry of National Education, Technical Education and Vocational Training (Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, MENETFP) launched free online education courses, giving students access to learning materials via dedicated websites, as well as through Facebook and YouTube. In addition, from April 9 lessons have been broadcast on television and radio during weekdays.

One of the dedicated platforms relied on by the educational authorities is Etudesk. The Ivorian start-up, which enables academic institutions and businesses to create and host online training programmes, became one of Africa’s first online learning platforms upon its launch in 2016.

To support online learning during the pandemic, Etudesk is offering its services to governments across the continent. Within Côte d’Ivoire, the provider is supporting 20 institutions that includes a primary school, a business school, a management school and a real estate training school.

Etudesk is also one of the education platforms hosted on the new local multipurpose app Anticoro, alongside Kiwi Optima, Easy Teach, Numerik4kids and IT4Girls.

Health innovations 

The integrated Anticoro platform has been spearheaded by the Digital Youth Foundation – an organisation promoting digital entrepreneurship – and developed by a collective of 10 home-grown start-ups, in collaboration with the Ministry of Health and the Ministry of the Digital Economy and Postal Services, to aid the response to Covid-19.

Aside from offering education tools, Anticoro, which is accessible via web, Android and iOS, provides a range of solutions useful for dealing with the pandemic, such as e-commerce, digital payment systems and digital health services.

Leveraging artificial intelligence, the app has a self-screening health function that involves remote temperature reading and a multiple-choice questionnaire. These features, along with access to chat bots and interactive voice services in local language varieties, can assist users in need of medical assistance and redirect them to health professionals if necessary.

Data on symptoms is collected and shared with the app’s administrators, while the transmission of geolocation information allows for the mapping of at-risk persons, and also enables more accurate contact tracing.

This data can be used to help model the Covid-19 threat, facilitate the efficient allocation of resources, and inform prevention and control measures.

Potential to learn from experience

While West Africa, compared to the rest of the world, may be in the relatively early stages of its response to Covid-19, the region’s recent experience tackling other health crises has equipped it with a baseline of digital tools that can be adapted to the novel coronavirus.

“There are technological solutions that could be very positive for the health system to manage aspects of the pandemic, as they did previously with Ebola,” Eric Kacou, CEO of ESP Partners, told OBG.

Despite this prior experience, many of the tools that may lie within the Ivorian armoury have not yet been adopted, and the uptake of these may lag behind other countries in the region.

“We are in a market where digitalisation is in the early stages, and which may not experience the same level of digital success seen in North African countries such as Morocco or Tunisia,” Kacou added.

This limited level of digital adoption provides an opportunity for local Ivorian solutions to help mitigate the impact of Covid-19, although they are likely to face competition from international providers.

To improve the effectiveness of these solutions, Linda Nanan Vallée, executive director of the Digital Youth Foundation, told OBG that relevant entrepreneurial efforts to counteract the virus should receive “institutional support”.

“It is important that the government analyses available digital solutions to identify which are most effective in slowing down the spread of the virus, and then scales up these solutions effectively,” she added. “Civic initiatives, if endorsed by the government, would also benefit from financing by international donors and private funds. We need to act together in a structured and quick way.”

While innovative technology is available in Côte d’Ivoire, it remains unclear how far digital solutions to the health crisis have penetrated the everyday lives of Ivorians, and it is yet to be seen how quickly this may accelerate the response to the virus outbreak.

 

 

Technologies de l’éducation et télémédecine pour aide dans la lutte contre le Covid-19 en Côte d’Ivoire

In English

A l’heure où les efforts déployés pour contenir la pandémie de Covid-19 se poursuivent, la Côte d’Ivoire est l’un des nombreux pays à privilégier un recours aux technologies afin de faciliter l’e-learning, développant également une série de solutions numériques dans le domaine de la santé destinées à aider les professionnels du secteur.

Le pays a enregistré son premier cas du virus le 11 mars et a fermé ses frontières aux voyageurs le 22 mars.

Deux jours plus tard, le 24 mars, un couvre-feu a été instauré entre 21 heures et 5 heures du matin, et le 29 mars les autorités ont interdit les déplacements non autorisés entre Abidjan et le reste du pays afin d’empêcher la propagation du virus sur le territoire ivoirien.

Si le couvre-feu était initialement prévu pour une durée de 15 jours, le gouvernement a depuis prolongé les mesures en vigueur jusqu’au 24 avril au moins.

Le 16 avril, la Côte d’Ivoire recensait 654 cas de contaminations au virus et six morts, au moment où le bilan mondial s’élevait à 2,1 millions d’infections et 138 500 morts.

Des solutions éducatives made in Côte d’Ivoire

En réponse à la fermeture des écoles le 16 mars, les autorités se sont tournées vers les technologies afin de garantir la poursuite de l’éducation des Ivoiriens.

Le 6 avril, le Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (MENETFP) a lancé des cours gratuits en ligne, donnant aux élèves accès à du matériel d’apprentissage par le biais de site internet dédiés, ainsi que via Facebook et YouTube. De plus, depuis le 9 avril, des cours sont diffusés à la télévision et à la radio les jours de semaine.

L’une des plateformes spécialisées utilisées dans ce contexte de pandémie est Etudesk. Cette start-up ivoirienne, qui permet aux établissements d’enseignement et aux entreprises de créer et d’héberger des programmes de formation en ligne, était l’une des premières plateformes d’apprentissage en ligne lors de son lancement en 2016.

Afin de soutenir l’apprentissage en ligne au cours de la pandémie, Etudesk met gratuitement ses services à disposition des gouvernements du continent. En Côte d’Ivoire, le fournisseur accompagne aujourd’hui plus de 20 établissements, parmi lesquels une école primaire, une école de commerce, une école de management et une école de profession immobilière.

Etudesk figure également parmi les plateformes éducatives hébergées par l’application ivoirienne Anticoro, qui comporte plusieurs volets, aux côtés de Kiwi Optima, Easy Teach, Numerik4kids et IT4Girls.

Développer des solutions dans le domaine de la santé

Anticoro, qui est disponible sur le web, Android et iOS, n’est pas uniquement une plateforme éducative. Elle propose également une gamme de solutions utiles pour faire face à la pandémie, notamment en matière de e-commerce, de systèmes de paiement numérique et de services de santé numériques.

Exploitant l’intelligence artificielle, l’application dispose d’une fonction d’auto-dépistage au moyen d’une lecture à distance de la température et d’un questionnaire à choix multiples. Ces fonctions, auxquels viennent s’ajouter des chatbots, des services vocaux interactifs avec des messages de prévention disponibles en différentes langues locales, peuvent venir en aide aux utilisateurs nécessitant une assistance médicale et les orienter vers des professionnels de santé si nécessaire.

Les données générées sont collectées et partagées avec les administrateurs de la plateforme, et la transmission des informations de géolocalisation permet de cartographier les personnes à risques et infectées, et de retrouver plus précisément les personnes avec lesquelles elles auraient été en contact.

Des données qui peuvent être mises à profit pour mieux gérer la menace présentée par le Covid-19, faciliter une affectation efficace des ressources et préciser les mesures de prévention et de contrôle.

Des leçons à tirer des expériences passées

Si l’Afrique, comparée au reste du monde, n’est que relativement au début de sa lutte contre le Covid-19, les autres crises sanitaires auxquelles elle a récemment dû faire face l’ont équipée d’une base d’outils numériques qui peuvent être adaptés au nouveau coronavirus.

« Des solutions technologiques existent et pourraient aider le système de santé à gérer certains aspects de la pandémie, comme cela a déjà été le cas avec Ebola, » a affirmé Eric Kacou, PDG d’ESP Partners, à OBG.

Malgré cette expérience antérieure, de nombreux outils qui peuvent faire partie de l’arsenal ivoirien n’ont pas encore été adoptés, et leur adoption pourrait être moins développée que dans d’autres pays de la région.

« Nous sommes dans un marché où la digitalisation n’en est qu’à ses débuts, et où le succès numérique tel qu’on a pu l’observer dans des pays d’Afrique du Nord tels que le Maroc ou la Tunisie ne se reproduira peut-être pas à la même échelle, » a ajouté M. Kacou.

Ces niveaux limités d’adoption des technologies digitales représentent une opportunité pour des solutions développées en Côte d’Ivoire de contribuer à atténuer l’impact du Covid-19, même s’il faut s’attendre à une concurrence de la part de fournisseurs internationaux.

Afin d’optimiser ces solutions, Linda Nanan Vallée, directrice exécutive de la Fondation Jeunesse Numérique, a expliqué à OBG qu’il serait bon que les initiatives entrepreneuriales destinées à contrecarrer le virus reçoivent un « soutien institutionnel ».

« Il est important que le gouvernement étudie les solutions numériques disponibles afin d’identifier celles qui permettront le mieux de ralentir la propagation du virus, et de les développer à plus grande échelle, » a-t-elle ajouté. « Les initiatives citoyennes approuvées par le gouvernement pourraient également profiter de financements en provenance de donateurs internationaux et de fonds privés. Il nous faut agir ensemble rapidement et de façon structurée. »

Si des technologies innovantes sont disponibles en Côte d’Ivoire, il est pour l’instant difficile de déterminer le degré de pénétration des solutions digitales à la crise sanitaire dans la vie quotidienne des Ivoiriens et il faudra encore attendre pour voir dans quelle mesure ces dernières pourront contribuer à endiguer plus rapidement la pandémie.