En février dernier, le programme national visant à donner un coup de fouet à l’agriculture gabonaise a atteint sa cinquième étape avec son lancement dans la province du Haut-Ogooué. Au total, le programme sera implanté dans neuf provinces.
Le projet agricole Gabonaise des Réalisations Agricoles et des Initiatives des Nationaux Engagés (Graine), une initiative sur cinq ans lancée à la fin 2014, vise à favoriser l’entreprenariat agricole en offrant notamment une formation technique aux petits agriculteurs et en renforçant l’industrialisation de l’agriculture.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme Gabon émergent, une stratégie qui vise la diversification nationale afin de renforcer la capacité de production agricole locale.
Le programme est mené par SOTRADER, un partenariat public-privé entre le gouvernement gabonais (51 %) et le groupe singapourien Olam (49 %), et s’accompagne d’un vaste éventail de réformes.
Le programme s’intéresse essentiellement aux petits agriculteurs et entend non seulement leur offrir une aide technique et une formation afin d’accroître leur productivité, mais également faciliter l’accès à de l’équipement moderne, à des crédits abordables ainsi qu’à des titres de propriété.
Un lancement séquencé
Le programme a déjà été implanté dans plus de la moitié du pays, soit dans les provinces de Woleu-Ntem, de l’Ogooué-Ivindo, de l’Ogooué-Lolo, de la Ngounié et du Haut-Ogooué. Le gouvernement projette de mettre en œuvre l’initiative dans quatre autres provinces à l’horizon 2020.
Selon la presse locale, au cours de la première année seulement, le programme Graine a généré quelque 1 200 emplois et devrait s’étendre sur un total de 200 000 hectares. D’ici 2020, 30 000 habitants répartis sur 1 600 villages devraient participer à l’initiative.
Début 2016, d’après les chiffres annoncés par des responsables du programme en février dernier, près de 14 000 personnes, soit plusieurs centaines de coopératives, participaient à Graine. En allouant aux agriculteurs des lopins de terre de quatre à sept hectares de superficie, le gouvernement encourage les villageois à constituer des coopératives agricoles dans le but de réaliser des économies d’échelle et d’améliorer les revenus et les cultures à cycle long.
Des agriculteurs formés
Au cours des 12 derniers mois, grâce au soutien du gouvernement gabonais, plus d’une centaine d’agriculteurs ont déjà suivi une formation agricole en Malaisie. En collaboration avec l’Autorité du développement foncier de la Malaisie (FELDA), ce sont au total quelque 2 500 Gabonais qui devraient participer au programme en Asie. De retour au Gabon, ces agriculteurs dûment formés occuperont des postes de direction au sein des nouvelles coopératives.
Alors que le gouvernement cherche à importer de nouveaux outils agricoles, SOTRADER et Olam International ont signé fin août dernier un contrat de 140 millions de dollars avec l’entreprise d’équipement américaine Caterpillar. Ce contrat confirme l’achat de 475 bulldozers : 50 machines ont été livrées au port d’Owendo en novembre 2015 et le Gabon devrait recevoir chaque mois entre 30 et 40 machines supplémentaires.
« Les machines qui serviront au développement des terres rurales dans le cadre du programme Graines sont exemptées des droits de douanes, a souligné à OBG Philippe Fievez, directeur général de Tractafrique Equipment, le partenaire de Caterpillar en Afrique francophone. Tout se déroule comme prévu et nous rencontrons très peu de problèmes de congestion dans les ports. »
Les bulldozers serviront à dégager les 200 000 hectares de terres agricoles visées par le programme Graine, ainsi que 3 000 km de routes pour accéder aux futures plantations.
Les répercussions du programme
L’initiative vise avant tout à accroître la contribution de l’agriculture au produit intérieur brut (PIB) ainsi qu’à réduire les importantes importations alimentaires du Gabon.
En effet, à l’heure actuelle, le Gabon importe entre 250 milliards de francs CFA (381 millions d’euros) et 300 milliards de francs CFA (457 millions d’euros) de denrées alimentaires par an, soit entre 60 et 80 % de la consommation nationale, selon les chiffres avancés par l’Organisation mondiale du commerce et le gouvernement gabonais. Ainsi, le pays est particulièrement vulnérable à la fluctuation des prix et aux pénuries de ressources.
Le programme Graine met l’accent sur la production agricole à petite échelle et compte faire passer la contribution de l’agriculture au PIB de 5 % à 20 % d’ici 2020. De plus, le programme s’est fixé un objectif de réduction des importations alimentaires de 50 %.
Priorité à la transformation
Parallèlement au lancement de Graine dans la province du Haut-Ogooué, une nouvelle zone économique spéciale (SEZ) dédiée à la production alimentaire et agricole est en cours de développement à Franceville, chef-lieu de la province, et devrait permettre de tirer des profits.
Selon la presse locale, la zone économique spéciale vaste de 50 000 hectares, qui cherche à attirer les investissements directs étrangers, est financée par le gouvernement gabonais et coûte près de 355 millions d’euros. Au cours des derniers mois, d’autres zones économiques spéciales (SEZ) d’agriculture sont parvenues à sécuriser des investissements directs étrangers. Par exemple, à la mi-novembre, la société indienne 17H Life Resources Overseas a signé une entente de partenariat public-privé de 60 milliards de dollars avec le gouvernement gabonais afin d’améliorer les infrastructures destinées à l’élevage (couveuses, installations pour la transformation, etc) au sein de la SEZ de Nkok.
L7H Life Resources Overseas Pvt Ltd compte acquérir une parcelle de 10 hectares au sein de la ZES pour son unité de transformation ainsi que 150 hectares supplémentaires pour ses activités d’élevage. Elle envisage également de développer 1 600 hectares de plantations de maïs pour l’alimentation animale.
Selon Alain Rempanot, directeur général de la Chambre du commerce du Gabon, l’élevage présente un fort potentiel dans la mesure où la viande constitue toujours un élément clé du régime alimentaire des Gabonais.
« Alors que la population consomme de la viande, le Gabon est contraint d’en importer, car il ne dispose pas des capacités de production suffisantes, a-t-il expliqué à OBG. Une meilleure communication entre les investisseurs multinationaux présents au sein de la SEZ et les entreprises nationales privées permettrait d’aider à partager les risques et les bénéfices liés à ces nouveaux investissements. »
Tracking the progress of Gabon’s GRAINE programme
The phased rollout of a nationwide programme aimed at boosting Gabon’s agricultural sector expanded to Haut-Ogooué, the fifth of nine targeted provinces, in February.
Technical training for smallholder farmers and increased mechanisation are among the priorities for the Gabonese Initiative for Achieving Agricultural Outcomes with Engaged Citizenry (Gabonaise des Réalisations Agricoles et des Initiatives des Nation aux Engagés, GRAINE), a five-year initiative launched in late 2014 to foster agricultural entrepreneurship.
The strategy also dovetails with efforts under the Emerging Gabon national diversification strategy to develop local agricultural processing capacity.
GRAINE is being carried out as a public-private partnership through SOTRADER – a 51:49 joint venture between the Gabonese government and Singapore’s Olam International – and outlines a broad array of reforms.
The programme is largely focused on smaller farmers and seeks to not only provide technical assistance and training to improve productivity, but also looks to increase access to modern equipment, offer affordable credit and make it easier for farmers to acquire land titles.
Phased rollout
The programme is already active in more than half the country – namely, in the Woleu-Ntem, Ogooué-Ivindo, Ogooué-Lolo, Ngounié and Haut-Ogooué provinces – and the government plans to expand the initiative to another four provinces by 2020.
In its first year alone GRAINE created some 1200 jobs, local media reported, and aims to cover a total of 200,000 ha of land, with 30,000 participants across 1600 villages, by 2020.
As of early 2016, the programme had registered close to 14,000 participants across several hundred cooperatives, GRAINE officials announced in February. With land under the programme allocated in parcels of between 4 and 7 ha per farmer, the government is encouraging participating villages to form agricultural cooperatives to help build up economies of scale and improve production of cash and long-cycle crops.
Training
Over the past 12 months, the government has also sponsored more than 100 Gabonese farmers to attend agricultural training courses in Malaysia, in cooperation with the country’s Federal Land Development Authority. In total, some 2500 Gabonese are expected to take part in the programme, which aims to bring trained workers back to Gabon to serve in leadership positions at the newly formed cooperatives.
The government has also sought to bring in new equipment, with SOTRADER and Olam International signing in late August a $140m deal with US equipment company Caterpillar to purchase 475 bulldozers; the first 50 vehicles were delivered to Owendo Port in November, and monthly deliveries of 30-40 bulldozers are still under way.
“Machines intended for the development of rural land under the GRAINE programme are exempt from Customs,” Philippe Fievez, CEO of Tractafrique Equipment, Caterpillar’s partner in Francophone Africa, told OBG. “The whole process is moving forward with minimal congestion at the ports.”
The vehicles will be used to clear the 200,000 ha of farmland targeted for development by GRAINE, as well as 3000 km of access roads to the future plantations.
Impact
At the heart of the initiative is the aim of increasing the agricultural sector’s contribution to GDP and curbing Gabon’s sizeable food import bill.
Gabon currently imports between CFA250bn (€381m) and CFA300bn (€457m) worth of food per year, equivalent to between 60% and 80% of local consumption, according to estimates by the World Trade Organisation and the Gabonese government. This leaves the country particularly vulnerable to price fluctuations and supply shortages.
By encouraging small-scale crop production and increasing agriculture’s contribution to GDP from its current level of 5% to 20% by 2020, GRAINE hopes to curb food imports to 50% of domestic consumption.
Focus on processing
As the GRAINE programme expands its operations in Haut-Ogooué, a new food- and agriculture-focused special economic zone (SEZ) being developed in the capital Franceville stands to benefit.
Focused on attracting foreign direct investment (FDI), the 50,000-ha agro-process SEZ is being financed by the Gabonese government at a cost of close to €355m, according to local media reports.
The country has successfully courted FDI at other agriculture-focused SEZs in recent months. In mid-November, for example, India’s 17H Life Resources Overseas inked a $60bn PPP agreement with the government to develop livestock facilities – including incubators, processing equipment and other infrastructure – at the Nkok SEZ.
In addition to acquiring 10 ha of land in the SEZ for processing and an additional 150 ha for livestock activities, 17H Life Resources Overseas plans to develop 1600 ha of corn for animal feed.
Alain Rempanot, general manager of the Gabon Chamber of Commerce, said the livestock production has great potential in the country, given that meat remains a major component of the Gabonese diet.
“While demand for meat products already exists, a lack of domestic production capacity has forced retailers to import their supply,” he told OBG. “Improving communication between multinational investors in the SEZ and domestic private enterprises could help share the benefits and the risks of new investments.”
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