Economic Update

Published 12 Dec 2011

Dans le but de stimuler davantage la production locale et de se protéger contre une nouvelle instabilité des prix, le gouvernement marocain a mis en place, au cours des derniers mois, un certain nombre d’initiatives visant à renforcer la culture, la distribution et la vente de produits agricoles de base.

Compte tenu des répercussions de l’envolée des prix des denrées de base dans les autres pays de l’Afrique du Nord, le Maroc a pris certaines mesures afin de s’assurer que les populations les plus vulnérables aient accès aux denrées de base. Il a notamment mis en place un portail numérique novateur qui permet de garantir une certaine transparence sur les prix en gros et au détail.

Asaar, qui signifie « prix » en arabe, est une base de données en ligne qui vise à limiter la spéculation sur les prix des denrées alimentaires locales. L’initiative a été lancée par le ministère de l’Agriculture et permet au public de connaître les prix de divers produits, des fruits aux légumes, en passant par les céréales et la viande. Le projet propose les prix arrondis pratiqués par des dizaines de points de vente, dont neuf marchés au gros, 20 marchés au détail et 25 souks répartis dans l’ensemble du pays.

Quelque 220 personnes sont chargées de veiller à la mise à jour des recherches ; 60 inspecteurs envoient les nouveaux prix directement sur le site à partir de leur assistant numérique (PDA) et transmettent des renseignements sur les dernières fluctuations des prix ou les nouveaux produits.

Le portail numérique est l’une des nombreuses initiatives menées par le gouvernement au cours des derniers mois afin de limiter les conséquences de l’instabilité des prix des produits agricoles de base. Par exemple, en septembre 2010, alors que la Russie avait été contrainte d’annuler la majorité de ses ventes à l’international suite à de mauvaises conditions météorologiques qui avaient considérablement freiné sa production céréalière, le gouvernement marocain a décidé de suspendre les droits de douane sur le blé tendre afin d’assurer un approvisionnement régulier de la céréale.

Le secteur agricole jouant un rôle clé dans l’économie nationale, le gouvernement s’emploie également à dynamiser la production locale. A l’heure actuelle, le secteur de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de la transformation contribue à hauteur de 19 % au produit intérieur brut (PIB) et génère de nombreux emplois : à l’échelle nationale, près de 42 % de la population active travaille dans le secteur agricole et dans les zones rurales, ce taux atteint jusqu’à 80 %.

Cependant, seulement 13.5 % du territoire marocain est recouvert de terres arables et le pays enregistre des conditions climatiques instables, ce qui limite la performance du secteur agricole et a entraîné des fluctuations importantes au cours des dernières années. La superficie restreinte des parcelles de terre (5 hectares en moyenne ou moins) et le manque d’irrigation pèsent également sur le rendement du secteur.

Par conséquent, le pays s’est employé à fortement redynamiser le secteur agricole à l’aide d’un programme de modernisation mené dans le cadre du Plan Maroc vert du ministère de l’Agriculture. Lancé en 2008, le plan vise à accroître grandement la production agricole ainsi qu’à renforcer les retombées socio-économiques du secteur, notamment en matière de réduction de la pauvreté, d’emploi et de contribution au PIB.

Le programme qui se compose de deux piliers devrait attirer 150 milliards de dirhams (13.43 milliards d’euros) d’investissements et créer 1.5 million d’emplois. A la fin du mois de septembre, l’Agence française de développement (AFD) a accordé un prêt de 565 millions de dirhams (50.6 millions d’euros) pour le financement du pilier II du Plan Maroc vert. La contribution de l’AFD, qui vise à dynamiser les revenus des petits producteurs dans les régions marginalisées, cherche à développer les régions de Tanger-Tétouan, Taza-Al Hoceima-Taounate et Fès-Boulemane au cours des quatre prochaines années.

Diverses initiatives ont été lancées sous l’égide du Plan Maroc vert, dont de nombreux projets visant à améliorer l’efficacité et la qualité de toutes les différentes parties de la chaîne de valeur. Par exemple, en 2011, la province de Sefrou, dans la région de Fès-Boulemane, a obtenu une subvention de 31.8 millions de dirhams (2.8 millions d’euros) afin d’améliorer la qualité et la production de ses cultures (pommes, olives, céréales, etc.).

A Oued Ifrane, dans le cadre du Plan Maroc vert, 75 agriculteurs ont reçu une formation afin d’accroître les revenus issus de la culture des céréales locales et des olives. Un projet distinct, doté d’une enveloppe de quelque 19.5 millions de dirhams (1.75 million d’euros), vise à cultiver 500 hectares de pruniers à Timhdit et devrait bénéficier à 261 agriculteurs. Par ailleurs, quatre autres projets sont prévus dans la province d’Ifrane pour 2012 et s’intéressent à la production fruitière (cerises, pêches, prunes, pommes, etc.) qui présente une forte valeur ajoutée et est moins vulnérable aux changements climatiques que la production céréalière, par exemple.

Le gouvernement a également fait part d’autres mesures de soutien à la production agricole plus immédiates. Par exemple, en septembre dernier, Aziz Akhannouch, le ministre de l’Agriculture, a annoncé la distribution de quelque 130 millions de kilogrammes de semences, ainsi qu’une augmentation des subventions (celles-ci atteindront les 200 millions de dirhams (17.9 millions d’euros) contre 170 millions de dirhams (15.2 millions d’euros) en 2010-2011).

 

Morocco: Cultivating new crops

In a bid to spur greater domestic production and hedge against further price volatility, the Moroccan government has implemented a number of initiatives in recent months to strengthen the cultivation, distribution and sale of agricultural commodities.

Given the impact rising commodity prices have had elsewhere in North Africa, Morocco has taken a number of steps to ensure that basic living costs are kept within reach of the most vulnerable segments of the population, including an innovative portal that seeks to provide some transparency on bulk and retail prices.

Asaar, which is Arabic for “prices”, is an online database that aims to limit speculation on local food prices. The initiative was implemented by the Ministry of Agriculture and allows public access to the prices for a wide range of products, ranging from fruits to vegetables to cereals and meat. The project covers price points for dozens of outlets, including nine bulk markets, 20 retail markets and 25 souks across the country.

Some 220 people have been tasked with ensuring the research is up-to-date, including 60 inspectors who send in new prices via PDAs directly to the site and provide information on any recent price variations or new products.

The internet portal marks only one of a number of moves in recent months by the government to limit fallout from commodity volatility. In September 2010, for example, the government suspended Customs duties on soft wheat to ensure regular supply after Russia cancelled most of its exports following inclement weather conditions that dramatically curtailed its crop production.

Given the prominent place Morocco’s agricultural sector occupies in the country’s economy, boosting production has also been a focus for the government. Currently, agricultural cultivation, husbandry, fishing and processing contributes up to 19% of GDP and is a major job creator, employing approximately 42% of the general working population, and as many as 80% of people in rural areas.

However, the limited amount of arable land, which comprises only 13.5% of Moroccan territory, combined with unstable climate conditions, constrains the sector’s performance and has led to significant swings in output in past years. The small size of most plots, which average 5 ha or less, and the lack of irrigation also conspire to drag down performance.

As a result, the country has sought to dramatically revitalise the sector with a comprehensive overhaul, spearheaded by the Ministry of Agriculture’s Green Morocco Plan (Plan Maroc Vert, PMV). Launched in 2008, the plan is targeting a significant increase in production volumes as well as an improvement in the sector’s socioeconomic returns, particularly in terms of poverty reduction, employment and GDP contribution.

The programme consists of two phases and should attract Dh150bn (€13.43bn) in investment and create 1.5m jobs by the time it is completed. In late September, Morocco received Dh565m (€50.6m) in aid from the French Development Agency (Agence Française de Développement, AFD) to support the plan’s second phase. The AFD’s contribution, which seeks to boost revenue for small producers in marginalised areas, will target development in Tanger-Tétouan, Taza-Al Hoceima-Taounate and Fez-Boulemane over the next four years.

Several initiatives under the aegis of the PMV have already been launched, which encompass a range of efforts to improve efficiency and quality along the entirety of the value chain. Sefrou province, in the Fez-Boulemane region, for example, was granted Dh31.8m (€2.8m) in 2011 to develop projects to improve the quality and production of crops such as apples, olives and cereals.

In Oued Ifrane, the PMV programme is providing training to 75 farmers to improve revenues from local cereal and olive farms, while a separate project in Timhdit, worth some Dh19.5m (€1.75m), aims to develop a 500-ha plum plantation which would provide 261 farming jobs. Another four projects are planned for the Ifrane province in 2012 to produce crops such as cherries, peaches, plums and apples, all which have higher added value and are less vulnerable to climate change than the production of cereals, for example.

More immediate forms of production support have also been unveiled. Aziz Akhannouch, the minister of agriculture, announced in September that some 130m kg of seeds will be made available to farmers to plant next year’s crops, following an increase in the amount of funding for subsidy increases to Dh200m (€17.9m), up from Dh170m (€15.2m) in 2010-2011.