Economic Update

Published 18 Jun 2013

In English

Le retour de conditions météorologiques plus favorables au Maroc laisse présager d’importantes récoltes pour la saison agricole 2012/2013 ce qui devrait, par conséquent, stimuler le développement de la seconde phase de la stratégie gouvernementale de développement agricole le « Plan Maroc Vert » (PMV).

Ces perspectives favorables pour le secteur agricole sont les bienvenues après une difficile année 2012 marquée en son début par des températures au dessous des normales saisonnières suivies par plusieurs semaines de sécheresse, le tout ayant causé la destruction partielle d’un certain nombre de cultures essentielles.

Il est ainsi prévu que la récolte nationale de céréales atteindra le niveau record de 9,7 millions de tonnes – à comparer avec les 5,1 millions de tonnes de la saison 2011/2012 – ce qui ne manquera pas de faire augmenter, conformément aux objectifs du PMV, la contribution de l’agriculture à l’économie du pays.

A court terme, une augmentation de la production agricole en 2012/2013 aura pour effet de générer des revenus à l’export et de diminuer la dépendance à l’importation de blé. Les conditions climatiques défavorables de l’année passée ont en effet eu de lourdes conséquences sur les cultures de blé, mais aussi sur les récoltes de fruits et légumes.

La performance du secteur agricole, qui représentait à lui seul près de 13% du PNB en 2011, peut avoir un impact macro-économique majeur. L’année passée, des niveaux de production inférieurs à la moyenne ont contribué au déclin de la croissance du PNB qui, selon les statistiques du FMI, a chuté de 5 % en 2011 à 3,2 % en 2012. Selon les estimations du bailleur de fonds international, ce chiffre devrait grimper à 4,5 % cette année tandis que les milieux gouvernementaux, tablant sur une récolte exceptionnelle, envisagent eux une croissance plus ambitieuse à 5,5 %.

En effet, les conditions météorologiques se sont améliorées de manières significatives. Selon le ministre de l’Agriculture M. Aziz Akhannouch, le niveau cumulé des précipitations s’est élevé à 434 mm entre mai et mi-avril 2013, soit 91 % de plus que l’année précédente et 27 % de plus que la moyenne annuelle. Le ministre a ajouté que le taux de remplissage des barrages était de 92 % à la mi-avril, contre 69 % l’année précédente.

Lancé en 2008, le PMV commence par ailleurs à donner des résultats. Ce programme fait partie d’une série de projets stratégiques lancée ces dix dernières années par le gouvernement marocain dans le but d’améliorer les rendements et la production dans certains secteurs clés. Tout comme l’agriculture, le tourisme et l’export des produits manufacturés ont également fait l’objet de réformes réglementaires, ainsi que d’une augmentation des investissements de la part des pouvoirs publics. Dans une interview accordée aux médias locaux, M. Akhannouch a déclaré que la superficie des terres cultivées au Maroc a augmenté de 11 % entre 2008 et 2012. La production agricole dans son ensemble s’est accrue de 43 %, ajoute-t-il, tandis que le PNB du secteur a lui augmenté de 32 % pendant la même période. Selon lui, 330 000 ha bénéficient à présent de systèmes d’irrigation localisés, soit une augmentation de 79 % depuis 2007.

Selon le ministère de l’Agriculture, quelques 53 milliards de dirhams (4,77 milliards d’euros) ont été investis à travers le PMV depuis son lancement, dont 12,3 milliards de dirhams (1,1 milliards d’euros) mobilisés par des partenariats bi- et multilatéraux. On estime par ailleurs à 5,3 milliards de dirhams (475,9 millions d’euros) le montant accordé sous forme des subventions, le différentiel ayant été obtenu sous forme de prêts.

Parmi les bailleurs de fonds se trouve la Banque Mondiale, qui a annoncé au mois de mars la signature d’une convention de financement avec le Maroc. Selon les termes de cette convention, l’organisme financier international doit accorder un prêt de politique de développement d’un montant de 203 millions de dollars visant à soutenir les programmes sur les techniques de modernisation. On s’attend également à ce que ces fonds participent à la rationalisation des marchés de gros à l’intérieur des frontières tout en encourageant l’innovation et la recherche agricole.

Le ministère de l’Agriculture a signé un certain nombre d’accords bilatéraux de soutien technique et financier. On compte parmi eux deux conventions avec l’Allemagne, établies lors du huitième Salon international de l’agriculture au Maroc, selon lesquelles le Maroc doit recevoir un soutien technique pour le développement de produits à valeur ajoutée, tels que les fromages, ainsi qu’une assistance à la commercialisation à l’étranger.

Le gouvernement a signé en avril un accord avec la Belgique, qui a engagé 191 millions de dirhams (17,5 millions d’euros) afin de soutenir les activités agricoles destinées à l’export. Ces fonds seront destinés au développement de projets relatifs à la culture du safran et du palmier dattier dans la région de Souss-Massa-Draâ.

S’il reste beaucoup à faire en termes de mise-en-oeuvre des programmes annoncés et d’exploitation de nouvelles sources d’investissement, les progrès accomplis lors des cinq premières années du PMV ainsi que les perspectives favorables pour l’année 2013 sont de bon augure pour l’agriculture marocaine à court et moyen termes.

 

Morocco: Positive outlook for agriculture

En Français

Improved weather conditions in Morocco have boosted the prospects of a strong harvest for the 2012/13 season which should, in turn, play a part in driving forward the second phase of the government’s agricultural development strategy, Plan Maroc Vert (PMV).

The favourable outlook for the agricultural sector is particularly welcome, coming on the back of a difficult 2012 when unseasonably cold weather early in the year, followed later by weeks of drought, took its toll on a number of key crops.

The national cereals harvest is now forecast to reach a record 9.7m tonnes from a low of 5.1m in 2011/12, helping to boost agriculture’s contribution to the economy in line with PMV goals.

In the near-term, improved agricultural output in 2012/13 will generate key export revenues and reduce a reliance on wheat imports. Last year’s adverse weather conditions weighed heavily on wheat crops in particular, as well as fruit and vegetable harvests.

The performance of the agriculture sector – which accounted for about 13% of GDP in 2011 – can have a significant impact on the overall economy. Lower-than-average production last year helped to contribute to a decline in GDP growth, which fell from 5% in 2011 to 3.2% in 2012, according to the IMF. The international lender estimates this figure will rise to 4.5% this year, although government officials, expecting a strong harvest, have projected a more aggressive 5.5%.

Indeed, weather conditions have improved significantly. The minister of agriculture, Aziz Akhannouch, told local media last month that accumulated rainfall reached 434 mm between January and mid-April 2013, up 91% year-on-year and 27% higher than average yearly levels. The minister added that Morocco’s dams were filled to 92% capacity in mid-April, up from 69% the prior year.

The PMV, which was launched in 2008, is also starting to yield results. The programme is one of a number of strategic projects that Morocco’s government has launched over the past decade to target improved efficiency and output in key sectors. Alongside agriculture, tourism and manufacturing exports have also been the focus of regulatory overhauls, ancillary support and increased public investment. In an interview given to the local media, Akhannouch said Morocco’s cultivated land surface increased by 11% between 2008 and 2012. Overall agricultural output rose by an estimated 43%, he added, while sector GDP jumped 32% in the same period. The minister said 333,000 ha now benefitted from localised irrigation systems, up 79% since 2007.

The Ministry of Agriculture estimates that, since the launch of the PMV, some Dh53bn (€4.77bn) has been invested through the programme, of which Dh12.3bn (€1.1bn) has been mobilised by bilateral and multilateral partners. An estimated Dh5.3bn (€475.9m) has come in the form of grants, and the remainder through loans.

Lenders include the World Bank, which announced in March it had signed a second financing agreement with Morocco. Under the terms of the agreement, the international financial institution will provide a $203m Development Policy Loan to support programmes focusing on modernisation techniques. These funds are also expected to shore up efforts to streamline domestic wholesale markets and encourage innovation and agricultural research.

The Ministry of Agriculture has signed a handful of bilateral agreements for technical and financial support. These included two conventions agreed with Germany at the eighth annual Salon International de l’Agriculture du Maroc fair, under which Morocco will receive technical support for the development of value-added products, such as cheese, as well as assistance in marketing abroad.

In April the government signed a deal with Belgium, which has committed Dh191m (€17.5m) to support export-oriented agricultural activities. The funds will be used to develop saffron and date palm projects in the Souss-Massa-Draâ region.

While much remains to be done in terms of rolling out these announced programmes as well as tapping into new sources of investment, the progress made in the PMV’s first five years, together with a positive outlook for 2013, bodes well for Moroccan agriculture in the near and medium term.