Economic Update

Published 10 May 2012

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Face à une demande croissante de main d’œuvre qualifiée dans l’ensemble de l’économie gabonaise, le gouvernement et des entreprises du secteur privé ont intensifié leurs investissements dans l’éducation technique et la formation professionnelle.

A l’origine de cette demande croissante de main d’œuvre qualifiée, on peut citer une forte croissance économique, une hausse des investissements étrangers et un gouvernement qui fait pression pour une implication plus importante des Gabonais dans l’économie du pays. Le gouvernement poursuit une politique de diversification économique pour être moins dépendant des secteurs pétrolier et gazier qui contribuent actuellement au PIB à hauteur de plus de 50%, ce qui a entrainé un élargissement de la demande en personnel qualifié dans des secteurs tels que la filière bois, le secteur des mines et l’industrie manufacturière.

Le taux d’alphabétisation au Gabon est de 88%, un chiffre bien au-dessus de la moyenne régionale, mais le pays manque d’établissements d’éducation technique et professionnelle adéquats. Des états généraux de l’éducation nationale, qui ont eu lieu en mai 2010, ont identifié les principales faiblesses de l’infrastructure de la formation professionnelle au Gabon, à savoir du matériel et des programmes obsolètes ainsi qu’un nombre insuffisant d’établissements.

Suite à ces conclusions, le gouvernement a déclaré la formation technique une priorité en matière d’éducation. Une enveloppe de 416 millions de dollars a été assignée à l’éducation pour les dix prochaines années, afin de combler les lacunes du secteur et d’aligner les programmes sur les besoins des secteurs en croissance comme les mines et la filière bois. L’Etat prévoit par exemple d’étendre son réseau de grandes écoles, établissements techniques qui forment la future élite, avec notamment la création d’une Ecole des Mines à Franceville, capitale de l’industrie extractive du pays, d’ici 2020.

Des multinationales implantées au Gabon investissent également dans l’éducation, que ce soit dans le cadre de leurs propres programmes de formation ou en partenariat avec le gouvernement afin de former des citoyens gabonais et leur fournir des compétences techniques spécifiques. Ce sont les industries pétrolières et gazières qui se sont montrées les plus actives quant à la valorisation des ressources humaines. En mars 2010 a été créé l’Institut du Pétrole et du Gaz (IPG), fruit d’un partenariat entre le gouvernement gabonais, l’Institut français du pétrole (IFP) et de nombreux acteurs majeurs dans le secteur du pétrole et du gaz au Gabon, comme Total Gabon, Shell, Perenco, Addax Petroleum et ENI.

L’établissement, doté d’un budget de 12 millions de dollars, pourra à terme accueillir 60 étudiants par an, qui seront formés aux métiers de l’exploration, de l’extraction, du raffinage et de la commercialisation. Sa première promotion, composée de 13 étudiants, est sortie en novembre 2011 : 9 de ses jeunes diplômés ont été embauchés immédiatement par Total Gabon. La construction de locaux permanents pour l’école devrait débuter très prochainement dans la ville de Port-Gentil, capitale de l’industrie pétrolière du pays.

En parallèle de l’IPG, Total Gabon a apporté un important soutien au Centre de Spécialisation Professionnelle (CSP), également situé à Port-Gentil. Fondé en octobre 2003, le CSP recrute 30 Gabonais par an, leur offrant une formation spécialisée visant à les rendre opérationnels dans des domaines tels que l’instrumentation ou la maintenance mécanique.

De nombreuses entreprises des secteurs pétrolier et gazier donnent également à leurs actuels et futurs employés la possibilité d’effectuer une formation technique à l’étranger. C’est le cas par exemple de Shell et de Total, qui disposent de programmes de bourses permettant aux Gabonais de poursuivre des études supérieures en Europe.

Avec le développement de l’économie hors pétrole, d’autres secteurs voient des entreprises investir dans leurs ressources humaines, apportant un soutien capital à la stratégie de diversification du gouvernement. Le Gabon reste certes dépendant des revenus du pétrole, qui représentent environ 50% du PIB, mais le gouvernement redouble d’efforts pour mettre en œuvre la stratégie « Gabon émergent », qui met l’accent sur le développement de l’industrie, du tertiaire et des secteurs « verts ».

La stratégie, lancée fin 2009, a pour objectif de diversifier l’économie et de protéger le Gabon, à l’avenir, de la volatilité des prix des marchandises. C’est sur le long terme qu’on observera la plupart des résultats mais l’accent mis sur l’augmentation de la valeur ajoutée profite déjà à l’économie au sens large.

Le groupe singapourien Olam International, spécialiste des produits agricoles et des ressources naturelles, compte parmi les entreprises internationales qui investissent dans les ressources humaines locales. En partenariat avec Tata Chemicals, l’entreprise a envoyé 200 de ses employés gabonais en Inde pour suivre divers programmes de formation technique sur une durée de deux ou trois ans.

Quant à la compagnie suisse d’exploitation forestière Precious Woods, dont les activités au Gabon ne datent pas d’hier, c’est en association avec le gouvernement suisse qu’elle propose des échanges universitaires et apporte des financements à deux écoles de la région d’Eboué pour contribuer à la formation de techniciens. D’autres multinationales, comme le groupe de travaux publics Acciona Infraestructuras, se sont associées à des universités locales pour mettre en place des programmes de stages et donner aux étudiants une formation pratique.

Avec une économie qui poursuit son développement et sa diversification, le Gabon aura de plus en plus besoin d’une main d’œuvre qualifiée. A cet effet, le gouvernement et les entreprises privées investissent dans des programmes de formation professionnelle et dans l’infrastructure afin d’assurer à la population gabonaise un rôle significatif dans le développement de l’économie de leur pays.

 

Gabon: Investing in technical training

En Français

To meet a growing demand for skilled workers throughout the Gabonese economy, the government and private firms have stepped up investments in technical education and vocational training.

Strong economic growth, increasing foreign investment and pressure from the government for greater involvement of Gabonese nationals in the economy have created a growing demand for skilled workers. Government efforts to diversify the economy away from oil and gas, which currently account for more than half of the country’s GDP, has widened demand to include skills in areas such as forestry, mining and manufacturing.

While Gabon enjoys a literacy rate of 88%, well above the regional average, the country lacks adequate technical and professional education facilities. A national conference on the state of education, which took place in May 2010, identified obsolete equipment, outdated curricula and insufficient institutions as the key deficiencies in Gabon’s vocational training infrastructure.

The government has subsequently identified technical training as an education priority. Some $416m has been earmarked over the next decade to address deficiencies and align programming with the needs of growth sectors, such as mining and forestry. For example, the state plans to expand its network of elite technical institutions, or grandes écoles, including the creation of the School of Mines in Franceville, the base of the country’s extractive industry, by 2020.

Multinational firms in Gabon are also investing in their own education initiatives or partnering with the government to train nationals in specific technical skillsets. The oil and gas industry has been particularly active in human resource development. In March 2010, the Institute of Oil and Gas (IPG) was created through a partnership between the Gabonese government, the French Petroleum Institute and many of the major players in Gabon’s oil and gas industry, including Total Gabon, Shell, Perenco, Addax Petroleum and ENI.

The institute, which has been endowed with a budget of $12m, will train 60 students per year when it is fully operational in exploration, extraction, refining, and commercialisation. The school graduated its first cohort of 13 students in November 2011, nine of whom were immediately hired by Total Gabon. Construction of the school’s permanent site is set to begin shortly in the city of Port-Gentil, the capital of the country’s oil industry.

In addition to the IPG, Total Gabon has been a major supporter of the Professional Specialisation Centre (CSP), also located in Port-Gentil. The CSP, founded in October 2003, recruits 30 young Gabonese per year and provides them with specialised training in applied skills, such as instrumentation and mechanics.

Many companies in the oil and gas sector also provide opportunities for current and prospective employees to pursue technical training abroad. Both Shell and Total, for example, maintain scholarship programmes for Gabonese nationals to pursue higher education in Europe.

As the economy expands beyond the oil sector, companies in other sectors are also investing in their human resources, which is crucial for buttressing the government’s diversification strategy. While Gabon continues to be dependent on oil revenues, which contribute approximately 50% of GDP, it has put increasing efforts behind the government’s Emerging Gabon strategy, which emphasises development of industry, services and so-called “green” sectors.

The strategy was launched in late 2009 to diversify the economy and protect against future global commodity price volatility, and while the majority of the results will be seen in the long-term, the emphasis on increasing value addition within the country has borne fruit in the broader economy. Olam International, a Singapore-based agriculture and natural resources conglomerate, is one example of an international firm investing in local human resources. The firm has partnered with Tata Chemicals to send 200 Gabonese workers to India for two- and three-year training programmes in a variety of technical areas.

And Precious Woods, a Swiss timber exporter with a long history in Gabon, works with the Swiss government to provide university exchanges and to support two schools in the Eboué region to help train technicians. Other multinational companies, such as construction firm Acciona Infraestructuras, have partnered with local universities to create internship programmes to give students practical training.

As Gabon’s economy continues to grow and diversify, the need for well-trained workers will only become more acute. Both the government and private companies are investing in vocational training programmes and infrastructure to ensure that Gabonese nationals can play a meaningful role in the development of their country’s economy.